Pasteurdon 2022 : sur la pistes des organoïdes, ces "mini-cerveaux humains"
La collecte du Pasteurdon au bénéfice de l'Institut Pasteur s'ouvre ce mercredi pour financer la recherche scientifique sur les micro-organismes, les maladies, les vaccins et... les organoïdes.
Penché sur son microscope, Benjamin Montagne, technicien de laboratoire, observe avec attention le contenu de sa boîte de Petri, un petit récipient cyclindrique. Il décrit :"Vous avez des petites boules blanches qui sont dans une plaque de culture cellulaire", commente le biologiste. Ce sont des organoïdes cérébraux, des "mini-cerveaux" humains visibles à l'œil nu.
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Ces organoïdes "grandissent au fur et à mesure du temps. Là, vous les voyez, ils ont un peu près deux mois. Deux fois par semaine, on doit change le milieu", détaille le technicien de laboratoire.
Se passer des souris de laboratoire
Les manipulations se déroulent dans une petite pièce isolée du reste du laboratoire, dans un poste de sécurité microbiologique. "Une hotte qui permet de conserver un environnement stérile", décrit Clément Crochemore, doctorant à l'Institut Pasteur devant cette armoire vitrée, les organoïdes sont stockés dans ces incubateurs qui maintiennent la température à 37°degrés et le CO² à 5%."
Ces organoïdes sont fabriqués à partir de cellules de peau, prélevées chez des malades avant d'être reprogrammées par les biologistes. Nom de code : cellules souches pluripotentes induites. "À partir de là, on a des cellules qui peuvent se différencier vers tout ce qui est possible, et en leur donnant les bons ingrédients, les bons facteurs, on peut les pousser vers ce dont on a besoin, en l'occurrence des organoïdes cérébraux", précise Clément Crochemore.
"Cérébraux" car ces petites boules blanches miment un cerveau humain en développement, "mais on est à un stade embryonnaire qui est bloqué, on n'est pas sur un cerveau mature, on préfère donc parler d'organoïdes cérébraux plutôt que de mini-cerveaux", prévient le doctorant.
Pour les chercheurs, c'est une petite révolution car ces organoïdes permettent notamment de se passer des traditionnels animaux de laboratoire. "Les modèles souris ne récapitulent pas la maladie dans notre cas, il a fallu se porter vers le développement d'un nouveau modèle, celui des organismes cérébraux", ajoute le biologiste.
De quoi tester des traitement pour lutter contre les maladies neuro-dégénératives comme le vieillissement prématuré. "Nous allons tester cela, ainsi que d'autres molécules, parce que cela est important pour comprendre les mécanismes", explique Miria Ricchetti, responsable de l'unité vieillissement pathologique à l'Institut Pasteur, même si la phase finale, c'est toujours des analyses chez l'homme que l'on ne peut faire qu'avec un niveau de sécurité avancé. Cela prend du temps, et nous ne sommes pas sûrs de savoir si à la fin cela marchera." Certains de ces organoïdes doivent même être envoyés à bord de la station spatiale internationale pour étudier les effets de la micropesanteur sur ces amas de cellule.
C'est pour financer ce type de recherches que l'Institut Pasteur organise le Pasteurdon, qui se tient du 5 au 9 octobre. Un tiers de leur budget vient de cette vaste collecte, qui permet de financer la recherche autour des maladies et des micro-organismes.
Si vous voulez faire un don à l'institut Pasteur, cela se peut se faire sur pasteurdon.fr ou par téléphone au 36-20.
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