Travail de nuit et métiers physiques pourraient affecter la fertilité des femmes
C'est ce que révèle une étude menée sur 473 patientes d'une clinique spécialisée dans les problèmes de fertilité.
Les conditions de travail semblent affecter la fertilité des femmes, notamment celles suivies dans un programme de fécondation in vitro. C'est ce que suggère une étude publiée, mercredi 8 février, dans la revue médicale Occupational and Environmental Medicine (en anglais). Les chercheurs se sont penchés sur les cas de 473 patientes d'une clinique spécialisée dans les problèmes de fertilité, d'un âge médian de 35 ans.
Première conclusion : les femmes dont le travail implique "parfois ou souvent" de soulever des objets lourds ont moins d'ovocytes en réserve que les autres. Et parmi les 313 patientes qui ont entrepris au moins un traitement de fécondation in vitro (FIV), celles soulevant des objets lourds ont moins bien répondu à la stimulation, poursuit l'article. Elles avaient ainsi 14,5% d'ovocytes matures en moins en moyenne.
Moins d'ovocytes à maturation en travaillant en décalé
De même, celles qui travaillent en soirée, de nuit ou avec des horaires variables avaient moins d'ovocytes à maturation après une stimulation ovarienne, ajoutent les chercheurs, qui avancent comme explication possible la perturbation de l'horloge interne. "Ces résultats ont des implications médicales, car les femmes avec moins d'ovocytes matures auront moins d'ovules capables de se développer en embryons viables", soulignent-ils.
Des études ont déjà été menées sur la façon dont les conditions de travail affectent la fécondité des femmes (temps pour tomber enceinte, probabilité de mener la grossesse à terme), mais on sait encore mal comment elles influent sur les mécanismes biologiques de la fertilité, ajoutent les auteurs de l'étude.
Cette étude permet d'observer un lien statistique, mais pas d'établir un lien de cause à effet. Ses résultats ne peuvent pas être généralisés aux couples cherchant à concevoir sans assistance médicale. De plus, l'étude porte sur moins de 500 femmes, ce qui n'est pas suffisant pour exclure d'autres facteurs ayant diminué leur fertilité, commente Channa Jayasena, endocrinologue à l'Imperial College de Londres.
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