Une valve pulmonaire à base de collagène humain, nouvel espoir pour le traitement des maladies cardiaques chez l'enfant

La découverte des scientifiques pourrait permettre d'éviter toutes les complications liées aux méthodes actuelles de chirurgie réalisées notamment sur les bébés atteints de la tétralogie de Fallot.
Article rédigé par franceinfo
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Image d’IRM montrant la valve pulmonaire reconstruite (encerclée en rouge) qui se ferme parfaitement après 7 jours d’implantation. (FABIEN KAWECKI - INSERM)

Des chercheurs de l'Inserm à Bordeaux ont mis au point une valve pulmonaire à base de collagène humain, qui permettrait d'éviter les complications pour traiter des maladies cardiaques chez les enfants. Le procédé a été testé sur des animaux et donne pour l'instant de bons résultats, d'après une étude publiée dans la revue Science Translational Medicine.

Certains nourrissons souffrent effectivement d'une malformation cardiaque à la naissance, appelée tétralogie de Fallot. Cette maladie touche un nouveau-né sur 4 000. Le sang circule mal entre le cœur et le poumon, et le bébé n'a pas assez d'oxygène dans le sang. L'opération consiste donc à élargir la voie pulmonaire et reconstruire la valve. À ce jour, les médecins utilisent du tissu animal traité chimiquement ou des membranes synthétiques en Teflon.

Parade aux inconvénients des solutions actuelles

Mais ces deux techniques "présentent des inconvénients majeurs", explique l'Inserm. "En premier lieu une réaction du système immunitaire, qui cherche à rejeter ces corps étrangers. S’accompagnant d’une réaction inflammatoire chronique, ce phénomène peut aussi entraîner d’autres complications comme des thromboses et de la calcification", expliquent les chercheurs. Autre problème,"les valves faites à partir de ces matériaux sont propices au développement d’infections bactériennes". Par ailleurs, "elles ne sont pas conçues pour accompagner la croissance et le changement de morphologie du patient au cours du temps : cela signifie qu’à mesure que celui-ci vieillit, d’autres opérations seront nécessaires pour remplacer la valve initiale".

Les chercheurs de l'Inserm ont donc trouvé la parade en fabriquant une valve pulmonaire à base de feuillets de collagène humain, une protéine naturellement présente dans le corps pour soutenir les tissus, les organes et qui a l'énorme avantage de ne pas provoquer de rejet, le collagène étant présent chez tous les humains.

"Comme le collagène ne varie pas d’une personne à l’autre, ces feuillets entièrement biologiques et non dénaturés chimiquement ne sont pas considérés par l’organisme comme des corps étrangers à rejeter."

Communiqué de l'Inserm

Poursuite des essais

La valve a été testée avec succès sur un cœur bio artificiel "qui permet de reproduire le fonctionnement du cœur humain et de contrôler les battements cardiaques à partir de muscles pneumatiques", rapporte l'Inserm. Elle a par la suite été testée sur un mouton. Les scientifiques ont "implanté la valve pendant sept jours dans un modèle animal (ovin), en réalisant les mêmes gestes chirurgicaux et en ayant recours aux mêmes outils que ceux utilisés lors de ce type d’opération chez l’humain", précise l'Institut de recherche qui va poursuivre les essais avant de tester sa trouvaille sur l'homme. 

"Pour l’équipe, la prochaine étape est d’implanter la valve sur des temps plus longs (16 semaines, puis un an) dans les modèles animaux, pour s’assurer qu’elle est bien fonctionnelle à long terme et qu’elle accompagne la croissance de l’animal au cours du temps. À plus long terme encore, si les résultats sont concluants, des essais cliniques pourraient être envisagés."

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