Dépakine : plus de 10 000 femmes enceintes en auraient pris malgré des dangers connus
Y a-t-il eu une volonté de camoufler une catastrophe sanitaire ? 10 000 femmes enceintes ont été traitées à la Dépakine entre 2007 et 2014 malgré les risques de malformation pour les fœtus alors déjà connus. C’est en tout cas ce qui ressort d’une étude dévoilée par le Canard Enchaîné.
Les trois enfants de Laurence Blanchard sont lourdement handicapés. Pendant ses grossesses, ses médecins ont continué à lui prescrire de la Dépakine, un antiépileptique du laboratoire Sanofi qui altère le développement du fœtus. Son fils aîné, Lucas, est handicapé à plus de 80%, le cadet, Loïc a une malformation des bronches. Face au déni des médecins, elle a dû faire le lien toute seule sur Internet : "Je ne trouvais pas de réponses à mes questions et du coup je ne pouvais pas aider correctement mes enfants. Voir son fils hospitalisé en hôpital psychiatrique, interné pendant plusieurs mois à 12 ans, c’est terrible", confie Laurence Blanchard.
30 000 enfants victimes de la Dépakine
Sa fille Lisa, 22 ans, souffre de troubles de l’attention et d’une malformation de la colonne vertébrale. Elle a dû être opérée : "Jai beaucoup de haine. (…) Me dire que je suis malade à cause d’un médicament qui était censé améliorer l’état de ma mère, je trouve cela inadmissible", explique Lisa. Un énorme scandale sanitaire est à craindre. 450 victimes officiellement mais selon le Canard Enchaîné, alors que le risque de malformation est connu depuis les années 90, de 2007 à 2014, 10 000 femmes ont encore pris de la Dépakine pendant leur grossesse. Il y aurait eu en 50 ans, près de 30 000 enfants victimes de la Dépakine selon les associations. Elles seront reçues le 24 août prochain au ministère de la Santé pour demander la création d’un fond d’indemnisation.
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