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Des voix ont de nouveau dénoncé le caractère "sécuritaire" et "liberticide" du projet de loi sur la psychiatrie

Lors d'une conférence de presse commune, des parlementaires de l'opposition, des magistrats et des psychiatres sont monté au créneau contre le texte examiné en seconde lecture au Sénat, le 15 juin.Le projet de loi avait été initié fin 2008 par M.Sarkozy après le meurtre d'un étudiant à Grenoble par un malade mental qui s'était enfui de l'hôpital.
Article rédigé par France2.fr avec agences
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Une patiente à l'hôpital psychiatrique Sainte-Anne, à Paris (archives 2007). (AFP/JOEL SAGET)

Lors d'une conférence de presse commune, des parlementaires de l'opposition, des magistrats et des psychiatres sont monté au créneau contre le texte examiné en seconde lecture au Sénat, le 15 juin.

Le projet de loi avait été initié fin 2008 par M.Sarkozy après le meurtre d'un étudiant à Grenoble par un malade mental qui s'était enfui de l'hôpital.

"Ce projet de loi aborde la question du soin psychiatrique par le plus mauvais bout de la lorgnette, c'est-à-dire la question de la sécurité", s'est indignée Christiane Dumontes, sénatrice PS du Rhône. "Le gouvernement a privilégié l'aspect sécurité plutôt que l'aspect santé", a-t-elle ajouté.

Les collectifs de psychiatres ne décolèrent pas non plus. "Les patients sont systématiquement présentés comme potentiellement dangereux et criminels", a déploré Paul Machto, psychiatre en Seine-Saint-Denis et membre du Collectif des 39 contre la nuit sécuritaire. Pour lui, cette loi sera "inapplicable" faute de moyens financiers.

Un point de vue partagé par Serge Portelli, vice-président du Tribunal de Paris: "On fait des lois et on se fiche éperdument de savoir si elles vont être appliquées". Selon lui, lorsqu'il faudra appliquer la mesure qui prévoit l'intervention du juge des libertés et de la détention pour l'hospitalisation d'office des malades, "une foule de magistrats vont être face à l'inconnu total sans la moindre formation".

Dans le collimateur des opposants au projet se trouve également l'obligation de soins à domicile et la période d'observation de 72 heures en cas d'hospitalisation d'office, qualifiée de "garde à vue psychiatrique".

Après l'adoption du projet, le parti socialiste ne compte pas déposer de recours devant le Conseil constitutionnel. En revanche, il estime que des questions prioritaires de constitutionnalité seront vraisemblablement déposées "dès la rentrée".

De leur côté, les différents collectifs et associations ont lancé devant le Sénat un appel à ne pas appliquer la loi. Des modalités concrètes, comme le refus de divulguer le secret médical, seront détaillées le 25 juin lors d'un prochain rassemblement.

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