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Déserts médicaux : face à la pénurie de médecins traitants, d'autres professionnels de santé vont-ils pouvoir prescrire des médicaments ?

Face à la pénurie de médecins dans certaines régions, l’ensemble des ordres professionnels de santé ont signé un accord pour déléguer certains gestes médicaux.

Article rédigé par Solenne Le Hen
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 2min
Médecine (photo d'illustration).  (VALLAURI NICOLAS / MAXPPP)

Si vous n’avez pas et ne trouvez pas de médecin, allez-vous faire soigner par votre infirmier, pharmacien, sage-femme ou votre kiné. C’est en résumé l’accord auquel viennent de parvenir l’ensemble des ordres professionnels de santé. Avec près de sept millions de Français sans médecin traitant pour cause de désert médical, l’idée est donc de contourner l’obstacle en déléguant une partie des prérogatives des médecins à d'autres professionnels de santé.

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Ainsi, concrètement, ce projet, d'ores et déjà salué et encouragé par le ministère de la Santé, est simple : par exemple, en l’absence de médecin traitant disponible, votre pharmacien peut directement vous prescrire des médicaments pour lutter contre votre angine, votre infirmier pourra renouveler votre ordonnance, ou votre kiné soigner votre entorse. La liste précise de ces actes devrait être établie d’ici trois mois, après discussions entre les ordres, le Ministère de la Santé et l’Assurance maladie. 

"Vente à la découpe"

L’objectif est ambitieux, car toutes les récentes tentatives de délégation de tâches aux professionnels de santé non médecins sont restées lettre morte, même une loi pourtant votée. En cause, notamment, l’opposition des syndicats de médecins. Cette fois encore, MG France, le principal syndicat de généralistes dit découvrir le projet "avec stupéfaction" et "s’insurge contre cette vente à la découpe des missions des médecins". Le syndicat préférerait notamment que le gouvernement favorise l’accès aux médecins pour tous les Français.



Au cours du précédent quinquennat, Emmanuel Macron a choisi de mettre fin au numerus clausus pour lutter contre les désert médicaux, mais la mesure ne sera vraiment effective que lorsque les nouveaux étudiants auront obtenu leur diplôme.
Le nombre de personnes vivant dans un territoire sous-doté en médecins généralistes est passé de 2,5 millions en 2015 à 3,8 millions en 2018, en raison notamment de nombreux départs en retraite, selon une étude de la Drees (service statistique des ministères sociaux). 

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