: Vidéo Amélie Ricois, médecin dans un désert médical, s’occupe de 1900 patients
“Ce n’est pas nouveau, ça s’aggrave, et ça fait 10, 20 ans qu’on sait que ça va arriver, et là, ça arrive.” La surcharge de travail, c’est le quotidien de ces professionnels de santé en désert médical. Amélie Ricois est médecin généraliste en Eure-et-Loir, l’un des départements avec le moins de personnel de santé. Elle ne suit pas moins de 1900 patients toute seule, alors que la moyenne nationale en France est de 800 par médecin. “Aujourd’hui, je vois plein de collègues qui sont à genoux, qui ne peuvent plus, qui se mettent en arrêt de travail et qui ne retourneront jamais faire le travail qu’ils aimaient et pour qui ça avait un sens, et je me dis: ‘Houlà! Il ne faut pas que je sois la prochaine !’”, s’exclame-t-elle.
“À défaut de passer du temps en famille, je travaille chez moi”
Amélie Ricois arrive difficilement à s’occuper de tous ses patients. Et quand elle prend des congés, rattraper son travail est compliqué. “Je suis partie une semaine en congé et voilà tout le courrier que j’ai à scanner, à ranger dans le dossier de chaque patient. Et, à chaque fois qu’il y a un antécédent de santé pour un patient, je dois, dans l’ordinateur, le rentrer pour avoir des dossiers à jour. Ça, ça représente presque une journée de travail. Je le fais chez moi, le week-end ou le soir, à défaut de passer du temps en famille, parce qu’il faut le faire.”
Pour améliorer leurs conditions de travail, Amélie Ricois et ses collègues demandent certaines dispositions. “On demande déjà à avoir une augmentation de nos tarifs, pas pour s’enrichir, pour pouvoir embaucher du personnel administratif qui puisse nous décharger de tous ces papiers à scanner, à ranger dans l’ordinateur, qui puisse rappeler les patients, à faire des choses à notre place.”
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