DMLA : un nouveau médicament moins cher remboursé dès septembre
L’Etat vient de mettre fin à un bras de fer qui dure depuis deux ans. Deux ans que le ministère de la Santé et le laboratoire pharmaceutique Roche s’affrontent. Au cœur des débats : l'autorisation de remboursement de l’Avastin, un médicament produit par Roche habituellement utilisé comme anticancéreux, qui a fait ses preuves dans le traitement contre la DMLA, la dégénérescence maculaire liée à l’âge. Or Roche s'oppose à ce que l'Avastin soit prescrit en ophtalmologie.
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Molécules équivalentes
Depuis 2007, un seul médicament n’est autorisé pour soigner cette maladie de l’œil qui peut rendre aveugle : le Lucentis, également fabriqué par Roche, et vendu beaucoup plus cher que l’Avastin. "Au départ le prix de l'Avastin était de l'ordre d'une trentaine d'euros, alors que celui du Lucentis était de 1.200 euros l'injection " détaille Michaël Assouline, ophatalmologiste et directeur du centre Iéna-Vision à Paris.
Pire : le Lucentis est le premier poste de remboursement pour la Sécu. Rien qu’en 2013, il a coûté 430 millions d’euros. Pourtant, Avastin et Lucentis bien sont identitiques. "Il s’agit bien d’une molécule dont l’objet est le même , explique Michaël Assouline, "mais pour une raison commerciale le laboratoire a préférer déléguer la commercialisation à sa compagnie sœur Novartis à des tarifs différents " accuse t-il.
Situation de monopole
L’Etat est donc monté au créneau. Le ministère de la Santé a publié un arrêté pour autoriser le remboursement de l’Avastin dans le cas de DMLA pour une durée de trois ans renouvelable. Cet arrêté est encadré par une recommandation temporaire d'utilisation (RTU), énoncé par l'Agence nationale de sécurité du médicament et des produits de santé (ANSM).
Dans un communiqué Marisol Touraine a exprimé jeudi sa volonté de "réagir contre la situation de monopole" de Roche, soulignant que "d’autres pays européens et les Etats-Unis " l’utilisent déjà contre la DMLA.
Toutefois l’affaire n’est peut-être pas finie : le laboratoire a déposé deux requêtes devant le Conseil d’Etat. Pour le laboratoire, cette utilisation de l'Avastin est "en contradiction avec les mises en garde " et "contraire à l'intérêt du patient ".
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