Alcool : Addictions France observe un "décalage" entre consommateurs, classe politique et acteurs de la filière
"Il y a un décalage entre la prise de conscience par l'opinion publique que l'alcool est une drogue [...] et la classe politique", a déclaré Bernard Basset, président de l’association Addictions France, sur franceinfo mercredi 25 décembre. Le médecin spécialiste en santé publique relève aussi un "décalage entre les discours de la filière et la réalité des consommations de la population".
Bernard Basset prend l'exemple du succès du mois de janvier sans alcool (Dry January, en anglais) "où des collègues universitaires montraient quand même qu'il y avait 5 millions de Français qui avaient plus ou moins fait le défi". Ou encore que la consommation quotidienne d'alcool des Français avait baissé de 13% entre 2021 et 2023, selon le baromètre publié par l'Observatoire français des drogues. Les consommateurs savent aujourd'hui "que l'alcool est une drogue, que l'alcool a des effets négatifs sur la santé en termes de cancers, de maladies cardiovasculaires…".
Mais face à ce constat de l'opinion publique, "la classe politique est en décalage total avec cette prise de conscience", regrette le président d'Addictions France. En novembre, le nouveau ministre de la Santé, Yannick Neuder, qui était alors député (Isère, Droite Républicaine), s'était opposé à une hausse générale des taxes sur l'alcool, lors de la première lecture du budget de la Sécurité sociale.
Bernard Basset tient aussi à souligner un autre "décalage", celui "entre les discours de la filière [de l'alcool] et la réalité des consommations de la population". "Le lobby de l'alcool nous incite à consommer des alcools en les présentant comme un plaisir raffiné, etc. Mais la plupart des gens boivent de l'alcool à faible qualité gustative. Tout le monde ne boit pas du château Petrus tous les jours !", rappelle le médecin.
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