La Creuse veut cultiver du cannabis thérapeutique pour doper l'emploi
Alors qu'Agnès Buzyn a ouvert le débat sur le cannabis à vocation thérapeutique, les élus creusois ont répondu au défi d'Emmanuel Macron consistant à présenter des projets innovants.
Le cannabis pourrait venir en aide au département de la Creuse. Emmanuel Macron avait lancé cet automne un défi aux élus de ce territoire : innover pour redynamiser l'un des départements les plus défavorisés de France. Aujourd'hui, ces derniers lui proposent de se lancer dans la culture et la transformation du cannabis à vocation thérapeutique.
Le projet, qui pourrait apporter des millions d'euros à une zone sinistrée par la désertification rurale, ne paraît pas si fumeux. La ministre de la Santé, Agnès Buzyn, vient d'ouvrir le débat sur l'utilisation de la molécule du cannabis, "qui peut être intéressante pour le traitement de certaines douleurs très invalidantes".
500 à 1 000 emplois créés dès la première année
Le 17 octobre, le président recevait à l'Elysée les élus creusois, histoire de tirer un trait sur sa visite mouvementée en Corrèze où ces élus, venus à sa rencontre avec les ouvriers de GM&S, avaient été reçus à coup de gaz lacrymogène. En signe d'apaisement, Emmanuel Macron leur avait proposé un "Plan Particulier pour la Creuse", à charge pour eux de revenir vers lui avec des solutions innovantes.
Les élus l'ont pris au mot et défendent désormais la possibilité d'expérimenter la plantation de cannabis à vocation médicinale, sa transformation et sa valorisation économique. Les millions de dollars et les 18 000 emplois créés au Colorado, qui a légalisé le cannabis il y a trois ans, font rêver Eric Corréia, président du Grand Guéret : "Autant vous dire que 10% de tout ça me suffirait amplement pour la Creuse !"
Pour Béchir Bouderbala, juriste de l'association NormL, une filière thérapeutique expérimentale en Creuse concernerait "un peu moins de 300 000 patients français susceptibles d'être répondants aux molécules thérapeutiques du chanvre". Il estime que le projet pourrait créer 500 à 1 000 emplois dans le département dès la première année. Prochaine étape des élus, une rencontre avec le président pour présenter leur démarche avec en ligne de mire la naissance d'une filière dès 2019.
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