La cigarette électronique est "actuellement le meilleur produit pour sortir du tabac", d'après le président de SOS Addictions
La cigarette électronique est-elle une solution efficace pour arrêter de fumer ? Y a t-il des risques pour notre santé ? Des spécialistes répondent sur franceinfo.
Santé Publique France a publié, mercredi 26 juin, une nouvelle étude sur la cigarette électronique. Franceinfo a invité plusieurs spécialistes pour en parler : le médecin addictologue et président de SOS Addictions William Lowenstein, le député LREM et médecin Olivier Véran, l'ancien président de la Fédération nationale de la Mutualité Française Etienne Caniard et la tabacologue Marion Adler.
Une bonne solution, pour beaucoup de Français
700 000 français ont arrêté de fumer des cigarettes classiques en vapotant, selon Santé Publique France. En moyenne, chaque jour, les "vapofumeurs" fument dix cigarettes en moins depuis qu'ils utilisent une cigarette électronique. "Actuellement, c'est le meilleur produit" pour sortir du tabac, d'après le docteur William Lowenstein. Olivier Véran avance également que "les cigarettiers ne voient pas l'arrivée du vapotage comme une bonne nouvelle. C'est ce qui veut dire que le vapotage est un outil de sevrage, sinon ils ne s'en inquiéteraient pas comme ils le font aujourd'hui".
C'est d'ailleurs pour cette raison qu'il faut travailler l'image de la cigarette électronique en France. William Lowenstein milite pour : "Vapotons et améliorons l'image du vapotage", demande le médecin. Etienne Caniard explique de son côté que l'on "assimile le vapotage au tabac et ça a donc une image négative, mais c'est incontestablement un outil pour réduire" la consommation de cigarettes classiques.
Moins risquée que la cigarette classique
La cigarette classique tue parce qu'elle est composée de produits toxiques pour la santé, et parce qu'elle se consomme par la combustion de ces produits, comme le goudron. Ce n'est pas le cas de la cigarette électronique. "La cigarette électronique ne comporte ni monoxyde de carbone, ni substances cancérigènes, ni particules", explique Marion Adler.
William Lowenstein précise qu'il n'y a pas, dans la vapoteuse, "ce qui tue". "Certaines études montrent qu'il y a 95% de réduction des risques" quand on vapote au lieu de fumer, d'après le médecin.
L'addiction existe toujours
Quand un fumeur remplace les cigarettes classiques par le vapotage, il ne traite pas le problème de dépendance à la nicotine. L'addiction existe toujours mais "quand on parle de vapoteurs, ce sont déjà des gens qui sont addicts à la nicotine puisqu'ils ont consommé du tabac", explique Olivier Véran. Et le plus nocif pour la santé n'est pas la nicotine, c'est "le phénomène de combustion qui provoque des lésions bronchiques et des lésions cancéreuses".
L'objectif est que le vapotage soit une transition. "C'est une étape mais c'est déjà une réduction des risques" , martèle William Lowenstein. Sur les deux millions et demi de Français qui vapotent, la moitié sont devenus des ex-fumeurs. Marion Adler précise qu'elle "ne conseille évidemment à personne de prendre une cigarette électronique s'il est non-fumeur", mais que pour les fumeurs, c'est un outil de transition à utiliser pour un arrêt complet du tabagisme.
Des effets nocifs à retardement ?
En France, le principe de précaution inscrit dans la Constitution veut que même si on a la conviction qu'un produit a des effets bénéfiques sur la santé, il faut les démontrer par des preuves. Olivier Véran explique qu'on "progresse énormément sur ce point" de construction de preuves, mais que ce n'est pas encore abouti aujourd'hui. Il précise que "les rapports des différents pays ne concordent pas tous" actuellement. Il faut donc attendre le résultat de nouvelles études sur les éventuels effets toxiques et nocifs de la cigarette électronique sur la santé.
Commentaires
Connectez-vous à votre compte franceinfo pour participer à la conversation.