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Près d'une tonne de cocaïne et de cannabis saisie en un mois dans les Antilles françaises

franceinfo vous révèle vendredi comment les Antilles françaises sont devenues une véritable plaque-tournante de drogue vers l'Europe.

Article rédigé par franceinfo
Radio France
Publié
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La saisie en octobre 2015 de 808 kg de cocaïne au large de la Guadeloupe. (- / FRENCH CUSTOMS OFFICE)

Les Antilles françaises font l'objet de toute la vigilance des autorités françaises en ce moment. Comme le révèle franceinfo vendredi 26 avril, en quasiment un mois en avril, près d'une tonne de drogue a été saisie. La semaine dernière, ce sont plus de 400 kg de cocaïne dissimulés dans la gaine technique d'un cargo qui ont été saisis en Guadeloupe. La même semaine, la marine française a repêché 80 kg de drogue jetés en mer par un bateau go-fast pris en chasse alors qu'il se rendait en Martinique.

Les trafiquants profitent des liens entre la métropole et l'Outre-mer

Le plus souvent, cette drogue arrive du Venezuela, comme l'explique à franceinfo le commissaire Jean-Damien Moustier. il dirige l'antenne Caraïbes de l'OCRTIS, l'Office central de répression du trafic de stupéfiants. "L’essentiel de la production de cocaïne a tendance à partir vers le marché nord-américain, explique-t-il, mais vous avez une part non négligeable qui nous intéresse directement qui sort des côtes du Venezuela, qui va impacter nos territoires français aux Antilles."

Le commissaire précise comment les trafiquants procèdent. Selon lui, ils utilisent "toute la logistique que peut avoir un territoire d’outre-mer avec la métropole - le fret de passagers, de marchandise, les conteneurs - pour livrer cette cocaïne sur les territoires européens et multiplier leurs profits. La logique soutenant tout ça est bien sûr l’économie."

Nous sommes au plus près des pays producteurs

Jean-Damien Moustier, patron de l'OCRTIS

franceinfo

Le kilo de cocaïne se négocie aujourd'hui environ 5 000 euros en Guadeloupe et en Martinique pour être revendu 35 à 40 000 euros le kilo en France. La drogue est essentiellement produite dans trois pays : la Colombie, la Bolivie et le Pérou. Quant au Venezuela, les trafiquants profitent de son instabilité politique pour en faire un point de départ de la poudre blanche vers les Antilles et l'Europe. C'est pourquoi Jean-Damien Moustier affirme que l'OCRTIS occupe une position stratégique. "Ça fait 10 ans que l’antenne Caraïbe a été implantée en Martinique, rappelle-t-il. Donc au plus près des pays producteurs pour réaliser de grosses saisies et animer ce qu’on appelle la stratégie du bouclier." 

Le but de ce "bouclier", selon le patron de l'OCRTIS, est de "couper ces routes en amont avant qu’elles impactent nos territoires européens". Car pour lui, "une affaire réussie, c’est de pouvoir interpeller les gens qui sont à la manœuvre sur les territoires des Antilles, mais également d’aller pouvoir taper des équipes en métropole qui ont commandé le produit et qui sont en attente de cette drogue." En métropole, avec son statut de plus gros port à conteneurs de France, c'est le Havre qui concentre les plus grosses arrivées de cocaïne depuis les Antilles. Douaniers et policiers ont saisi plus d'1,3 tonne l'an dernier, pour une valeur estimée à 35 millions d'euros.

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