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Baisse du tabagisme : "Les femmes paient un très lourd tribut au tabac, notamment au niveau cardiovasculaire" alerte une tabacologue

Marie Van der Schueren, tabacologue, se réjouit de la baisse du tabagisme quotidien chez les femmes, qui diminue de près de deux points entre 2018 et 2019. 

Article rédigé par franceinfo
Radio France
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Une femme fume, à Thionville (Moselle), le 10 janvier 2019. (photo d'illustration)  (JULIO PELAEZ / MAXPPP)

"Les femmes paient un très lourd tribut au tabac, notamment au niveau cardiovasculaire", déclare la tabacologue Marie Van der Schueren ce mardi 26 mai sur franceinfo, en se réjouissant que le tabagisme quotidien ait considérablement baissé chez les femmes entre 2018 et 2019 passant de 22,9% à 20,7%, selon le baromètre annuel de Santé publique France.

franceinfo. Comment expliquez-vous la baisse du tabagisme féminin ?

Marie Van der Schueren. Il baisse depuis plusieurs années grâce au paquet neutre, à l'augmentation du prix et au remboursement des substituts. Mais c'est aussi grâce à une véritable politique depuis 2014 avec le "mois sans tabac" et des plans nationaux sur la réduction du tabagisme et sur la lutte contre le tabagisme, qui insistent particulièrement sur la catégorie des femmes et des jeunes femmes. C'est le résultat de ces éléments. Ce qui est important aussi, c'est la diminution du nombre d'infarctus dans le dernier Bulletin épidémiologique, car les femmes paient un très lourd tribut au tabac, et notamment au niveau cardiovasculaire.

Pourquoi faire une étude sur le tabagisme des femmes ? Y a-t-il des spécificités au tabagisme féminin ?

Les femmes ne fument pas forcément de la même manière et on sous-estime leur niveau de dépendance par rapport au tabac. Il faut qu'elles aient des doses parfois plus importantes de nicotine pour les aider à arrêter, pour lutter surtout contre la dépendance, et d'autant plus quand elles sont enceintes. Il y a des métabolismes qui ne sont pas les mêmes entre hommes et femmes. On n'est pas égaux face au tabac et les femmes sont parfois moins égales. Ce qui est important, c'est que les professionnels de santé posent bien les questions. De manière générale, on va sous-estimer parfois l'aide qu'on peut apporter aux femmes. Ce qui est important, c'est d'avoir la bonne aide pour aider à l'arrêt du tabac.

Les politiques contre le tabac fonctionnent-elles aussi sur les jeunes ?

Le "mois sans tabac" nous a permis de mettre l'accent sur le fait que ce n'était plus fun, que ce n'est pas très moderne de fumer, que ça entraîne beaucoup de soucis. On a mis l'accent là-dessus et nos jeunes, effectivement, le remarquent aujourd'hui. Ils vont avoir moins tendance à fumer. Ça, c'est vraiment très positif. L'objectif, c'est d'avoir une génération sans tabac dans les prochaines années. La génération qui est née en 2012, on espère que ce sera une génération sans tabac. On en est loin mais les choses avancent et on a fait d'énormes progrès depuis ces dernières années. On va atteindre seulement 20% de population qui fument en 2020, 2021 peut-être. Les chiffres ont vraiment beaucoup baissé.

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