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Interdiction de fumer devant les écoles de Bordeaux : le maire Pierre Hurmic défend sa "volonté de protéger les enfants"

Pierre Hurmic, le maire de Bordeaux, a annoncé jeudi 18 novembre l'interdiction de la cigarette dans un rayon de 50 mètres autour d'une école. Une mesure qu'il souhaite étendre.

Article rédigé par franceinfo
Radio France
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Pierre Hurmic, devant l'hôtel de ville de Bordeaux. (PAUL SERTILLANGES / FRANCE-BLEU GIRONDE)

La ville de Bordeaux vient d'interdire la cigarette aux abords des écoles, dans un rayon de 50 mètres. Une "mesure de protection" que le maire écologiste Pierre Hurmic souhaite étendre autour des crêches, collèges et lycées dans un deuxième temps. "Le tabagisme passif est une source de pollution, notamment vis-à-vis des enfants", a affirmé jeudi 18 novembre sur franceinfo le maire EELV Pierre Hurmic. Il défend une mesure "en harmonie" avec la volonté de la ville "de protéger les enfants".

franceinfo : Quel est l'objectif de cette interdiction de fumer devant les écoles de Bordeaux ?

Pierre Hurmic : Il y a plusieurs objectifs. Cette action est dans le cadre du "mois sans tabac", qui a vocation à inciter à l'arrêt de la cigarette et plus largement, à dénormaliser l'usage du tabac. Nous considérons que s'il y a bien un endroit qui est propice pour dénormaliser l'usage du tabac, c'est bien à proximité de nos écoles maternelles et élémentaires. C'est la raison pour laquelle nous avons pris un arrêté municipal dans ce sens. Il y a longtemps que des pourparlers avaient été engagés entre la Ligue contre le cancer et la municipalité bordelaise. Mais le problème, c'est que cela restait à l'état des intentions. A un moment donné, il faut prendre une décision et je l'ai prise. En plus, cela tombe bien parce qu'à Bordeaux, nous avons lancé il y a plusieurs semaines ce que nous appelons la rue aux enfants, c'est-à-dire des rues dans lesquelles le trafic automobile n'est pas le bienvenu, dans lequel nous voulons protéger aussi les enfants de la pollution de l'air. Je considère que le tabagisme passif est une source aussi de pollution, notamment vis-à-vis des enfants. Je trouve que cette mesure était tout à fait en harmonie avec notre volonté de protéger les enfants.

Que risquera le fumeur-resquilleur ?

Il risque une amende de 11 euros. Mais la finalité n'est pas tellement une finalité répressive, c'est une finalité pédagogique. On veut que ce soit les enfants qui disent à leurs parents, c'est interdit de fumer devant mon école. Nous avons 113 écoles maternelles élémentaires à Bordeaux qui sont concernées. Ce matin, je suis allé inaugurer cette mesure auprès d'une école de Bordeaux, l'école Saint-Bruno. Devant cette école, j'ai trouvé que l'accueil des parents et des enfants était très favorable. Je pense que les enfants sont prescripteurs. Donc nous passons par les enfants qui sont contents de voir que l'on protège leur école, que l'on protège leurs poumons pour qu'ils fassent passer le message auprès de leurs parents.

La Ligue contre le cancer demandait un périmètre de 500 mètres autour des établissements. Vous avez choisi 50 mètres. Pourquoi ce choix ?

Il faut bien commencer par une distance. On a considéré que 50 mètres, cela paraissait tout à fait raisonnable. On ne s'interdit pas d'élargir le périmètre dans les mois ou dans les années qui viennent, ni d'élargir cette mesure à d'autres établissements fréquentés par les enfants, près des crèches pour protéger les plus petits enfants, mais également dans les aires de jeux pour enfants. On est plutôt à envisager une extension de cette mesure. Et nous savons que beaucoup de nos concitoyens y sont plutôt favorables. Je pense qu'il y a une véritable prise de conscience des dégâts du tabac. On sait que c'est 75 000 décès par an. Mais il y a surtout les dégâts du tabagisme passif. On considère qu'il y a un million de personnes qui sont exposées au tabagisme passif. Je pense qu'il est du rôle des politiques, des instances nationales, des associations comme la Ligue contre le cancer et des élus locaux de lutter efficacement contre le tabagisme.

Bordeaux n'est pas la première ville de France à interdire de fumer devant les écoles. Reims l'avait fait en juillet. Est-ce que vous appelez vos homologues des autres villes françaises à vous imiter ?

Je ne veux pas être celui qui donne des conseils à ses collègues. Chacun prend les mesures qu'il juge utiles sur son territoire communal. Mais j'ai la conviction que c'est ce type de mesures vont être appelées à se multiplier dans un certain nombre de villes de France. Je pense qu'il faut travailler de concert avec l'Etat qui souhaite une lutte efficace contre le tabagisme et de concert avec les établissements concernés. Mais je suis persuadé que cela va totalement dans le sens de l'histoire et qu'il y aura de plus en plus de villes qui adopteront ce type de mesures.

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