Mois sans tabac : la Ligue nationale contre le cancer réclame "l'interdiction de fumer aux abords de tous les établissements scolaires"
"Interdire la cigarette à l'extérieur, c'est pour donner une impulsion à la dénormalisation du tabac", insiste ce dimanche sur franceinfo, le professeur Daniel Nizri, président de la Ligue nationale contre le cancer.
Le professeur Daniel Nizri, président de la Ligue nationale contre le cancer, a demandé dimanche 31 octobre aux pouvoirs publics de mettre en place "l'interdiction de fumer aux abords de tous les établissements scolaires français", alors que débute le Mois sans tabac. Une mesure essentielle, selon lui, pour "donner une impulsion à la dénormalisation du tabac", qui tue chaque année 75 000 personnes.
franceinfo : Le Mois sans tabac est un évènement essentiel dans la lutte contre le cancer ?
Daniel Nizri : C'est un moment important. À La Ligue nationale contre le cancer, l'éducation à la santé et la promotion de la prévention sont une de nos missions importantes. On le fait toute l'année, mais des mois comme le Mois sans tabac sont un des moments privilégiés où on peut insister sur l'intérêt pour la population d'arrêter de fumer. Depuis 2016, 1,8 million de tentatives d'arrêt par les fumeurs ont pu être comptabilisés et 900 inscriptions ont été faites auprès du grand défi pour l'arrêt du tabac. C'est donc important. Le tabac tue 75 000 personnes en France chaque année, 45 000 des suites d'un cancer et que, par conséquent, ces morts évitables sont un scandale.
Le tabac est-il toujours la cause numéro un des cancers évitables ?
Absolument. Et c'est la raison pour laquelle nous pensons important de dépasser les intentions et de passer aux actes. Par exemple, cette année, à l'occasion du Mois sans tabac, la Ligue demande aux pouvoirs publics la généralisation par voie de décret, l'interdiction de fumer aux abords de tous les établissements scolaires français, c'est-à-dire environ 60 000. Interdire la cigarette à l'extérieur, c'est pour donner une impulsion à la dénormalisation du tabac. C'est très important. Il y a déjà les décrets de 2008 sur le tabagisme passif dans les établissements recevant du public. Aujourd'hui, le sujet, c'est de dénormaliser la consommation de tabac, ce qui est un des moyens qui permettra peut-être d'atteindre l'objectif annoncé par le chef de l'État en février dernier, une génération sans tabac en 2030. 200 000 jeunes consomment pour la première fois du tabac chaque année et à peu près deux sur trois resteront fumeurs.
Que proposez-vous comme périmètre non-fumeurs autour des établissements scolaires ?
En général, on maintient 500 mètres autour des établissements, que ce soit pour le tabagisme ou pour l'alimentation défavorable à la santé. Mais en plus de ce périmètre autour des établissements scolaires, il faut avoir en tête que des espaces sans tabac sont mis en place en lien avec les municipalités et les comités départementaux de la Ligue. Il y en a déjà 4 000 en France. Ils sont soit à proximité des établissements d'enseignement, soit au niveau des jardins publics. Huit personnes sur dix sont favorables à ce que ces espaces sans tabac existent. Et d'ailleurs, ce qui est un peu étonnant, c'est neuf sur dix lorsqu'on s'intéresse aux jeunes adultes de 25 à 35 ans.
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