Chaque année, 53 000 enfants pakistanais meurent à cause de l’eau
Au Pakistan, 50 à 60 millions d’habitants sont exposés à un empoisonnement lent. Pour cause, la pollution dramatique de l’eau.
Le Pakistan doit faire face à une crise sanitaire massive : la pollution qui infeste les sources d’eau du pays. Typhoïde, choléra, dysenterie, hépatite... "À tout moment, selon les estimations de Javed Akram, doyen de la faculté de médecine d'Islamabad, au moins 30% des lits d'hôpitaux sont occupés par des personnes atteintes de maladies dues à l'eau contaminée." 50 à 60 millions de Pakistanais sont exposés à un empoisonnement lent. Et chaque année, d’après l’UNICEF, 53 000 enfants pakistanais meurent à cause de la pollution de l’eau. Pour cause, les rivières du pays sont utilisées comme déversoirs par les particuliers et par les usines.
"Pour tous les gouvernements pakistanais, l'eau n'a jamais été une priorité "
"C’est un fardeau social et économique énorme. Et malheureusement, pour tous les gouvernements pakistanais, qu'ils soient militaires ou démocratiques, l'eau n'a jamais été une priorité", déplore Javed Akram. Pourtant, selon la Banque mondiale, le coût sanitaire de cette crise est estimé à 5,7 milliards de dollars par an. De plus, cette crise à donné naissance à une nouvelle criminalité, le trafic d’eau potable.
Muhammad Ashraf, président du Conseil de recherche pakistanais sur les ressources en eau, alerte sur cette situation préoccupante : "Si ça continue comme ça, si nos sources d'eau restent inchangées, avec l'augmentation de la population, de l'urbanisation et des autres activités, la crise sera inévitable." La population pakistanaise a quintuplé depuis 1960, une tendance qui placerait donc le pays en état de pénurie absolue d'eau potable d'ici 2025.
Commentaires
Connectez-vous à votre compte franceinfo pour participer à la conversation.