Rixe à Champigny-sur-Marne : un des jeunes blessés "devrait pouvoir s'en sortir", selon le maire Laurent Jeanne
Pas de police municipale, pas de vidéosurveillance... "On a vraiment besoin qu'il y ait une cellule complètement dédiée au niveau du ministère de l'Intérieur, au niveau des préfectures" pour lutter contre la violences des bandes, réclame le maire.
Deux adolescents de 14 et 16 ans ont été gravement blessés à l'arme blanche lors d'une rixe entre bandes rivales lundi soir à Champigny-sur-Marne (Val-de-Marne). Ils ont été transportés à l'hôpital. Celui qui a été le plus gravement touché "devrait pouvoir s'en sortir", affirme le maire divers-droite de la ville Laurent Jeanne mardi 9 mars sur franceinfo. Il déclare manquer de moyens pour lutter contre ces phénomènes de bandes et veut "absolument éviter tout embrasement".
franceinfo : Comment vont les deux jeunes blessés ?
Laurent Jeanne : J'ai plutôt eu une bonne nouvelle ce matin, puisque l'un des jeunes qui a été le plus gravement touché a subi une intervention chirurgicale pendant la nuit qui s'est bien passée. A priori, son pronostic vital n'est plus engagé. Il devrait pouvoir s'en sortir. Pour le second, je n'ai pas de nouvelles. Pour l'instant, on ne sait pas exactement ce qu'il en est au niveau de l'intervention chirurgicale. Si elle a pu avoir lieu ou pas.
C'est donc une bagarre qui a éclaté en fin d'après-midi, tout près de la mairie de votre ville. Est-ce que vous savez ce qui l'a déclenchée ?
On a des informations un peu contradictoires. L'enquête a démarré dès hier soir, avec d'ailleurs une intervention de la police qui s'est vraiment bien déroulée. Sans l'intervention de la police, il faut le dire, ce jeune n'aurait pas pu être sauvé. Il a subi tout de suite un massage cardiaque qui a permis de le tenir et sans cette intervention, il serait certainement mort hier soir. A priori, on nous a parlé de trafic de stupéfiants et il semble que ce ne soit pas la raison principale de cette rencontre ou de ce rendez-vous, entre deux jeunes qui devaient s'expliquer pour une histoire de fille au départ et qui a dérapé avec un règlement de comptes entre les deux bandes des deux quartiers en question et qui est arrivé à une situation dramatique. Ces deux jeunes ont failli perdre la vie.
En juin dernier, une précédente bagarre avait éclaté toujours dans votre ville, faisant cette fois deux blessés. Un plan de lutte contre les bandes doit être adopté au niveau national dans les mois qui viennent, d'ici l'été a priori. Est-ce que le maire que vous êtes a aujourd'hui les moyens de lutter contre ce phénomène ?
Non, pas totalement en tout cas. On dispose de moyens. Moi, j'ai repris cette ville il y a seulement huit mois avec une situation un peu compliquée parce que pas de police municipale, pas de vidéosurveillance, un refus de la part de l'ancienne équipe d'avancer sur ces sujets. Donc, j'ai demandé au préfet et à toutes les instances qui ont bien voulu se mobiliser de créer un groupe de travail, notamment en lien avec les responsables de l'Éducation nationale, et les chefs d'établissement, puisque nous avons cinq collèges sur la commune, quatre lycées et de faire en sorte que nous ayons des alertes. Mais on voit bien que même si on a des alertes par le circuit traditionnel, je dirais, ce n'est pas suffisant. Aujourd'hui, les informations passent par les réseaux sociaux, par des messageries cryptées, manifestement, c'est ce qui s'est passé hier soir.
"Ce rendez-vous a été fixé à travers des messageries cryptées et on voit bien qu'on n'est pas outillé pour pouvoir prévenir ce type d'événement."
Laurent Jeanne, maire de Champigny-sur-Marneà franceinfo
Et donc, on a vraiment besoin qu'il y ait une cellule complètement dédiée au niveau du ministère de l'Intérieur, au niveau des préfectures. Pourquoi pas une organisation régionale, de manière à ce que l'on ait des outils pour pouvoir mieux prévenir ce type d'incident. Et aujourd'hui, ce que je souhaite, c'est véritablement qu'il y ait un apaisement dans les quartiers. On est là depuis ce matin, on a passé des messages par le biais des chefs d'établissement, et puis aussi à travers les animateurs, on a beaucoup d'animateurs dans les quartiers qui eux aussi, vont mobiliser, comme les associations qui sont pleinement mobilisées depuis ce matin pour pouvoir passer des messages d'apaisement. Parce qu'on veut absolument éviter tout embrasement.
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