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Rose-Marie Farinella, l’institutrice qui forme ses élèves à débusquer les fake news

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brut : prof fake neeeews
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Article rédigé par Brut.
France Télévisions

Décrypter les images, repérer et croiser les sources… Depuis quatre ans, cette enseignante de Haute-Savoie expérimente un programme d’éducation aux médias pour permettre à ses élèves de devenir de véritables détectives du web. 

"Les élèves appréhendent la notion d’information. Avant de savoir ce qu’est une fausse information, il faut d’abord comprendre ce qu’est une vraie information." Rose-Marie Farinella est institutrice dans une école primaire de Taninges, en Haute-Savoie. Depuis quatre ans, cette ancienne journaliste forme ses élèves à devenir des chasseurs de fausses informations. Pour son travail remarquable, elle a reçu un prix à l’UNESCO. 

Identifier la source de l’information

Concrètement, elle apprend à ses élèves à se servir d’outils pour enquêter afin d’être capable de distinguer l’info de l’intox. "Pour mener leurs investigations, explique-t-elle, ils découvrent le fonctionnement des moteurs de recherche. Et puis, surtout, ils identifient la source de l’information :  repérer qui a écrit l’article, sur quel site, à quelle date, est-ce que c’est un site d’information fiable ou est-ce que c’est un site parodique." 

Autre source essentielle que ces "apprentis hoaxbusters" apprennent à vérifier et à contextualiser : les textes et images. "Une photo peut être manipulée de mille et une manières. On peut mentir sur la légende d’une photo, sur son histoire." fait remarquer Rose-Marie. 

Dans ce cours, les élèves sont donc les premiers acteurs. Pour rendre cet enseignement plus récréatif, l’institutrice mise sur des activités ludiques : "On fait des impros, des dessins, des posters, ils se filment entre eux, on fait des vidéos, on crée beaucoup de contenus. J’ai confiance en eux et ils le sentent."

"Là où je suis impressionnée, c’est sur la pertinence de leurs questions."

Si Rose-Marie a décidé d’expérimenter ce programme d’éducation aux médias avec des élèves de primaire, c’est parce qu’elle estime que "c’est le bon moment" car "ils sont d’une fraîcheur d’esprit incroyable." Ce qu’elle cherche avant tout, "c’est de susciter des questionnements chez eux." Et, agréablement surprise, elle a constaté qu’ils "émettent des remarques qui sont aussi pertinentes, sinon plus, que des adultes. Là où je suis impressionnée, c’est sur la pertinence de leurs questions."

Par exemple, quand un élève lui a demandé si tout ce qu’elle leur avait enseigné leur servira "dans plusieurs années, quand les technologies auront changé", Rose-Marie lui a répondu : "Mais tu sais, apprendre à vérifier les sources, croiser les informations, contextualiser les textes et les images… ça te servira toute ta vie !"

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