Témoignage "Comme si j'avais un tambour dans la tête" : allier migraine et scolarité, le combat de certains enfants

Les enfants migraineux ne sont pas toujours bien pris en charge, notamment dans le milieu scolaire. Une association a lancé une campagne pour sensibiliser à cette pathologie. Témoignage d'une collégienne et de sa maman rencontrées dans le Val-de-Marne.
Article rédigé par Anne-Laure Dagnet
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 2min
Comme un million d'enfans en France, Fanny souffre de migraines chroniques. Cela l'empêche parfois d'assister aux cours. (ANNE-LAURE DAGNET / FRANCEINFO)

Comme Rachel, un million d'enfants en France sont sujets à des migraines, parfois violentes. À 12 ans, la collégienne de 5e dans le Val-de-Marne souffre de migraines depuis qu'elle a 5 ans : "Quand j'ai une crise de migraine, ça fait comme si j'avais un tambour dans ma tête, comme si quelqu'un me frappait avec des baguettes. Et selon l'intensité de la migraine, c'est de plus en plus fort."

L'association "La voix des migraineux" a lancé une campagne pour sensibiliser à cette pathologie. Objectif : qu'elle soit reconnue et mieux prise en charge, notamment dans le milieu scolaire car ce n'est pas toujours évident. 

Quand elle a une crise, Rachel doit prendre du Doliprane ou de l'ibuprofène. Et quand elle est en classe, ça se complique : il faut demander l'autorisation de sortir au professeur, accéder au médicament qui est à l'infirmerie, demander à un surveillant de lui ouvrir si l'infirmière n'est pas là - ce qui arrive souvent - puis retourner en cours avec ce "tambour dans la tête" qui l'empêche de travailler.

"On ne peut plus rien faire quand on a une migraine"

À cause de ses migraines, Rachel manque cinq à dix demi-journées de cours chaque trimestre. Elle a déjà eu droit à des réflexions de la part de ses professeurs : "Une fois, le prof de sport m'a dit 'Ben alors Rachel, pourquoi tu n'étais pas là ?' Il a dit ça comme si c'est moi qui avais fait exprès de ne pas venir, alors que j'avais vraiment eu super mal ce jour-là !"

"Il y en a qui pensent que c'est pour louper les cours qu'on simule. Mais en fait, non."

Rachel, 12 ans

à franceinfo

Fanny, la maman de Rachel, aimerait que le personnel enseignant soit mieux informé sur cette maladie neurologique et capable de reconnaître les symptômes de la migraine chez l'enfant : "Si l'enfant dit qu'il a mal à la tête, s'il dit qu'il a une migraine, c'est qu'il en a vraiment. Chez l'enfant, ça peut aussi être des maux de ventre, ce n'est pas uniquement à la tête. Et quand il prend son médicament, ce qui peut induire en erreur c'est que parfois, dix ou quinze minutes plus tard, l'enfant va très bien. Donc c'est vrai que pour, quelqu'un en face, on peut se dire qu'il n'avait rien... Mais si, c'est très fort, c'est handicapant, on ne peut plus rien faire quand on a une migraine", défend-elle.

L'association "La voix des migraineux" réclame la mise en place à l'école d'un PAI (plan d'accompagnement individualisé) spécial migraine, qui définirait précisément la conduite à tenir en cas de crise : donner le traitement immédiatement, isoler l'enfant dans un espace calme et sans lumière et lui donner à boire.

Allier migraine et scolarité, le combat de certains enfants. Le reportage d'Anne-Laure Dagnet

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