Comment sont contrôlées les eaux de baignade ?
Chaque jour, en été, des préleveurs d'eau armés d'un flacon écument les plages des villes et communes. Les prélèvements sont ensuite envoyés au laboratoire pour analyses. Si les résultats sont bons, la plage est ouverte, mais si les résultats sont moins bons, de nouveaux prélèvements peuvent être réalisés durant les heures d'ouverture de la plage.
Les prélèvements d'eau de mer sont placés dans une glacière, direction le laboratoire pour une analyse de biologie moléculaire : "nous recherchons deux indicateurs de contamination fécale : E. coli (Escherichia coli) et les entérocoques fécaux, explique Laura Pischedda, responsable du laboratoire d'analyses Seramm, leur présence dans le milieu indique la présence potentielle d'autres micro-organismes plus pathogènes". Escherichia coli, entérocoques fécaux… deux bactéries qui peuvent provoquer des troubles intestinaux et ORL.
Au laboratoire, la première étape consiste à filtrer l'échantillon pour récupérer les bactéries sur le filtre. L'échantillon est ensuite secoué afin de décoller les bactéries du filtre. Une minute de secousses plus tard, les bactéries sont prêtes à l'extraction. C'est la deuxième étape de l'analyse. Le contenu cellulaire est ensuite broyé pendant 25 minutes, puis à l'aide d'une pipette, il est transféré dans un tube pour être mis dans une machine qui va isoler les bactéries recherchées. Une fois isolées, vient l'étape de l'amplification. Le prélèvement est mélangé à une solution chimique, la réaction permettra d'évaluer le nombre de bactéries contenues dans l'eau. Après 45 minutes de manipulation, les résultats sont interprétés.
Pour avoir une eau de bonne qualité, il faut respecter les seuils fixés par l'Agence régionale de santé. Pour la bactérie Escherichia coli, le seuil est fixé à 1.000 bactéries pour 100 mL d'eau. Pour les entérocoques fécaux, le seuil est fixé à 370 bactéries pour 100 mL d'eau. L'Agence régionale de santé effectue des prélèvements des eaux de baignade une à deux fois par semaine. Une fréquence jugée insuffisante pour certaines communes. C'est la raison pour laquelle la ville de Marseille a préféré faire appel à un laboratoire indépendant pour être plus réactif en cas de pollution.
Pour éviter de s'exposer à la pollution microbiologique, les autorités recommandent d'éviter de se baigner dans les zones qui ne font pas l'objet d'un contrôle sanitaire.
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