Environnement : les pelouses synthétiques à base de microplastiques bientôt interdites sur les terrains de sport
On construit chaque année environ une centaine de terrains de sport dotés d'une pelouse synthétique. Mais celles fabriquées à partir de microplastiques, revêtement extrêmement polluant, sont dans le viseur de l'Union européenne.
C'est la mort annoncée de ces terrains de sport synthétiques : la Commission européenne propose de les interdire d’ici six ans. Ce qui pose problème dans ces terrains synthétiques de foot ou de rugby, c’est qu’ils sont fabriqués avec des microplastiques.
En 2018, l’Anses, l‘Agence de sécurité sanitaire, avait estimé que le risque sanitaire pour les utilisateurs étaient négligeable. Elle avait exclu le risque de cancer. Mais ces particules sont fabriquées avec des pneus recyclés ou des polymères. Et comme comme ces granulats plus fins qu’un cheveu, ils s’échappent dans l’environnement. On peut les retrouver dans l’eau, les fruits et légumes et donc, finalement, dans notre organisme. "Ces granulats sont toxiques pour l'environnement et potentiellement pour la santé humaine, confirme Hélène Duguy, juriste spécialisée dans les produits chimiques pour l’ONG Client Earth, qui plaide pour l’interdiction de ces microplastiques. Du fait de leur utilisation et du transport, les granulats finissent souvent dans les égoûts, et donc dans l'environnement. C'est une pollution conséquente : il y a environ 16 000 tonnes d'émissions par an."
Vers une interdiction des pelouses synthétiques à base de microplastiques
La Commission européenne propose d’interdire la construction des terrains de sports synthétiques à base de microplastiques : il ne serait plus possible d’en construire de nouveaux d’ici six ans. Actuellement il y en 4 400, cela représente 10% du parc. Pour Gilles Thillaye, qui dirige Eurofield, une entreprise de construction qui a un peu moins de la moitié du marché, la transition est en marche : "Tout le monde a pris conscience, et aujourd'hui 70% de nos terrains sont faits avec des matériaux neutres. On utilise un remplissage organique : du liège, du bois recomposé..."
"On est prêts à s'adapter, mais toute la filière de production de pneus risque d'avoir de grosses difficultés économiques."
Gilles Thillayeà franceinfo
Certaines municipalités ont déjà amorcé la transition. La Ciotat, par exemple, a inauguré il y plus de deux ans déjà un stade en noyaux d’olives concassées. L'équipement a coûté 50 000 euros de plus qu’une structure en microplastisques.
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