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Fongicides SDHI : pourquoi ils sont dangereux pour la santé

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Temps de lecture : 2min
Article rédigé par La rédaction d'Allodocteurs.fr
France Télévisions
C’est une nouvelle génération de pesticides qui inquiète les chercheurs : les fongicides SDHI. Utilisés par les agriculteurs contre les champignons ils pourraient aussi être très dangereux pour la santé humaine.

Rémi Duméry, est agriculteur céréalier. Quand il parcourt ses champs, ce qui l’inquiète ce sont les champignons pathogènes qui pourraient attaquer ses cultures de blé. Pour protéger ses 100 hectares de céréales des maladies, il investit chaque année près de 4000 euros dans les fongicides SDHI, des pesticides qui éliminent ces champignons.

Leur fonctionnement : inhiber une enzyme impliquée dans la respiration cellulaire : la SDH, d’où le nom de SDHI. Le problème, c’est que cette enzyme est commune à beaucoup d’espèces : les champignons, mais aussi les vers de terre, les poissons, les abeilles et l’homme.

Fongicides : une utilisation massive et dangereuse

Deux chercheurs français, Paule Benit et Pierre Rustin ont découvert leur toxicité pour l’homme et lancé une alerte sanitaire. Leurs recherches montrent que l’exposition à ces pesticides SDHI impactent directement les cellules humaines, comme par exemple les cellules de la peau.

L’inquiétude est importante pour les chercheurs car l’utilisation des SDHI est multiple. On en retrouve dans culture de blé, de raisin, de pomme de terre et même sur les terrains de sport

« En gros, on estime que depuis 2008, l’utilisation est massive et en France, on est autour de 600 à 700 tonnes de SDHI qui sont utilisé par an. » explique Laurence Huc, toxicologue au laboratoire Toxalism de Toulouse.

Fongicides : leur rôle dans la survenue des cancers

Dans ce laboratoire, les toxicologues étudient le rôle éventuel des SDHI dans la survenue de certains cancers. Ils ont notamment exposé des cellules du colon à ces fongicides et on observé que les signes de la maladie sont apparus très rapidement.

« Ça peut être un phénomène qui favorise le cancer. Ça veut dire que les altérations qu'il y a pu avoir au niveau de l'ADN peuvent être conservées et on peut imaginer qu'ensuite, ça va être plus initiateur de tumeurs. »

L’équipe continue ses recherches sur la cancérogénicité des SDHI pour l’homme. Leur but : réunir suffisamment de preuves scientifiques pour les agences réglementaire internationales. Un travail indispensable pour obtenir leur retrait.

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