Manger des œufs en batterie coûte cher à l'environnement, selon une étude
France nature environnement s'inquiète de l'impact environnemental des œufs de poules en élevage intensif calculé par des chercheurs espagnols.
Chaque année, 68 millions de tonnes d'œufs sont produites dans le monde, dont 7 millions dans l'Union européenne. L'œuf est devenu l'une des protéines stars de nos assiettes. Mais, cela n'est pas sans effet sur l'environnement. Des scientifiques espagnols, dont les résultats sont publiés dans le Journal of Cleaner Production, ont mesuré l'impact environnemental de la production intensive d'œufs en Europe, rapporte France Inter jeudi 10 mai. Aux effets attendus des besoins en eau et en électricité des méga-fermes, mais aussi des produits de nettoyage et des emballages, s'ajoutent d'autres facteurs nocifs pour la planète.
Soja, huile de palme et remplacement de poules
Le plus gros problème vient de ce qu'on donne à manger aux poules pondeuses dans ces élevages : de la nourriture souvent à base de soja et d'huile de palme importés, cela entraîne des déforestations, des transformations des terres, des émissions de gaz à effet de serre ou encore de la pollution des sols et de l'eau quand ils sont arrosés de glyphosate par exemple.
L'autre principal souci soulevé par l'étude est le remplacement permanent des poules. Une poule en cage, on lui demande de produire à peu près 300 œufs en un an sur une feuille A4 et, au bout d'un an, on la remplace, indique Camille Dorioz, agronome et coordinateur du réseau agriculture pour France nature environnement, interrogé par France Inter. Pour cela, il faut faire une filière capable de remplacer les poules."
Si on était capable de garder les poules pendant un à trois ans pour produire des œufs, on aurait beaucoup moins de problèmes de renouvellement et donc pas la création d'un besoin et une consommation d'énergie qui, elle, a un impact sur l'environnement."
Camille Dorioz, France nature environnement.
2,5 kg de Co2 pour une douzaine d'œufs
Les chercheurs ont aussi calculé l'empreinte carbone d'une douzaine d'œufs d'un élevage intensif : 2,5 kg d'équivalent CO2. C'est à peu près comme pour le lait ou le poulet et bien moins que le bœuf. Mais, cela pose d'autres problèmes pour France nature environnement : en mangeant des céréales qui pourraient nourrir l'homme, les poules pondeuses font concurrence à l'alimentation humaine. Tandis que la vache, elle, avale principalement de l'herbe peu convoitée par nos estomacs.
Bien évidemment, cela ne veut pas dire qu'il faut manger plutôt du bœuf, très gros émetteur de gaz à effet de serre. Pour les défenseurs de l'environnement, nous devons réduire notre consommation globale de protéines animales afin de préserver la planète.
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