PFAS : des "polluants éternels" retrouvés chez 94% des personnes testées, selon une étude

Les cheveux de 152 personnes ont été analysés dans le cadre de cette campagne menée par le député écologiste Nicolas Thierry. Des personnalités comme Nagui ou Mélanie Laurent y ont participé.
Article rédigé par franceinfo
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Les PFAS, ou "polluants éternels", sont des molécules utilisées par l'industrie qui peuvent contaminer les sols et donc notre alimentation. (JAKUB PORZYCKI / NURPHOTO / AFP)

Chez vous, chez vos voisins, au travail... Les PFAS sont partout. A l'issue d'une campagne d'analyses menée pendant sept mois à travers la France, le député écologiste Nicolas Thierry révèle, jeudi 21 mars, que 94% des personnes testées présentent les résidus d'au moins une substance appartenant aux perfluoroalkylés et aux polyfluoroalkylés, aussi appelés "polluants éternels".

Dans le cadre de cette campagne d'analyses, les cheveux de 152 personnes ont été testés à la présence de 12 PFAS, dans douze zones géographiques. Le PFOA, interdit depuis 2009, et le PFOS, interdit depuis 2020, ont tous deux été retrouvés dans plus de 60% des cas. Ces deux substances sont classées comme cancérogènes avérés par le Centre international de recherche sur le cancer. "En moyenne, chaque personne possède 2,5 PFAS dans son corps", remarque l'étude. L'une d'entre elles, qui réside "à Lyon, dans la vallée de la chimie", affiche le record de huit résidus de PFAS détectés. 

Des stars se prêtent aux analyses

Parmi les "cobayes" figurent 13 personnalités qui ont accepté de se prêter à l'expérience. Dix d'entre eux – dont l'actrice Mélanie Laurent, l'activiste Camille Etienne, les animateurs Nagui et Laury Thilleman, l'apnéiste Alice Modolo, la danseuse étoile Léonore Baulac ou encore les humoristes Yann Marguet et Nawell Madani – sont "contaminés par au moins un PFAS", poursuit l'étude, qui entend alerter sur un "scandale sanitaire".

"Personne n'échappe aux PFAS, nous sommes face à une pollution d'une ampleur inédite", affirme Nicolas Thierry, qui soumettra le 4 avril une proposition de loi à l'Assemblée nationale pour demander notamment l'interdiction de la fabrication, de l'importation et de la mise sur le marché des produits contenants des PFAS. "Avoir réussi à convaincre ces personnalités permet de participer à lever ce sujet sur le devant de la scène médiatique. Il est plus qu'urgent d'agir politiquement", affirme l'élu dans un communiqué. 

La métropole de Lyon a saisi la justice mardi pour tenter de faire appliquer le "principe pollueur-payeur" aux industriels Arkema et Daikin dans le dossier des PFAS, les polluants éternels qui imposent de coûteux travaux sur ses réseaux d'eau potable. Les deux groupes utilisent depuis des années des PFAS dans leurs usines de Pierre-Bénite, en aval de Lyon, dans la vallée de la chimie, mais la nature et le volume de leurs rejets dans le temps restent mal connus.

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