Pollution aux microplastiques : les trois quarts des sols français pollués, notamment les sols agricoles, selon l’Ademe

De nombreuses études se sont déjà penchées sur la contamination qu'ils génèrent dans les océans, mais la contamination des sols est moins connue et n'a fait l'objet que de peu de travaux en France.
Article rédigé par franceinfo avec AFP
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Les scientifiques ont notamment trouvé des microplastiques dans trois des quatre échantillons de sols de vignes et de vergers étudiés. (BEN PIPE / ROBERT HARDING RF / AFP)

Pour la première fois, une étude s'est penchée sur la pollution des sols français aux microplastiques. L'Ademe, agence française de la transition écologique, a publié jeudi 26 décembre les conclusions de l'analyse de 33 échantillons prélevés sur des sites aussi divers que des forêts, des prairies, des vignes et vergers ou des zones de grandes cultures, répartis sur tout le territoire de l'Hexagone. Selon l'Ademe, 25 d'entre eux (soit 76%) contenaient ces particules d'une taille inférieure à cinq millimètres, issues de la dégradation des plastiques qui s'accumulent dans les décharges ou l'environnement naturel.

En moyenne, les échantillons analysés présentaient 15 particules de microplastiques par kg de sol sec, principalement du polyéthylène et du polypropylène, des polymères majoritairement présents dans les emballages.

Effectuées par l'institut de recherche Dupuy De Lôme à Lorient (Morbihan), les analyses ont révélé une contamination par des microplastiques dans une majorité des sols à vocation agricole : ils étaient présents dans les quatre échantillons de sols de prairie étudiés, dans 17 échantillons de sols de grandes cultures sur 21 prélèvements, dans trois échantillons de vignes et de vergers sur quatre. Enfin, des microplastiques ont été retrouvés dans un seul des quatre échantillons de sols de forêt recueillis.

Il s'agit en effet de la première étude "caractérisant l'ampleur de cette contamination à l'échelle de la métropole française, sur des sols soumis à différents usages agricoles et n'ayant pas reçu d'apports directs de plastique" par une intervention humaine, soulignent les auteurs de l'étude. 

La piste des pratiques agricoles 

Dans un communiqué, l'agence de la transition écologique précise que les données recueillies n'ont pas permis d'identifier la source des microplastiques. Mais l'organisme "suppose que, pour les sols dédiés aux activités agricoles, une part de leur origine provient des pratiques agricoles mises en œuvre".

Quoi qu'il en soit, "cette présence quasi-systématique des microplastiques dans les sols étudiés montre qu'il est urgent de poursuivre ces études afin de fournir des données de surveillance sur les microplastiques dans les sols", en élargissant le périmètre aux zones urbaines et aux outre-mer, observent les chercheurs.

Un approfondissement des connaissances est donc indispensable pour "caractériser les contaminations courantes et (...) en identifier les sources, afin de mettre en place un plan d'actions efficace" pour limiter et prévenir ces pollutions, précise Isabelle Deportes, ingénieure impacts sanitaires et écotoxico. 

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