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Vidéos Industrie du luxe : les six séquences de "Cash Investigation" qu'il ne fallait pas rater

Article rédigé par franceinfo
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Capture d'écran montrant les élevages de lapins en Chine. (CASH INVESTIGATION / FRANCE 2)

L'émission pointe notamment du doigt les conditions de travail difficiles dans les tanneries italiennes et les terribles élevages de lapins en Chine.

Que se cache-t-il derrière les vêtements de luxe des marques françaises ? Le magazine de France 2 "Cash Investigation" a consacré, mardi 9 octobre, un numéro aux dessous chocs de cette industrie. Au programme : des mauvaises conditions de travail dans les tanneries italiennes, des systèmes d'évasion fiscales ou encore d'abominables élevages destinés à la fourrure en Chine. Voici les séquences qu'il ne fallait pas rater.

"Ils veulent travailler, ne boivent pas, ne fument pas": un tanneur parle des ouvriers sénégalais

De nombreuses tanneries travaillant dans le secteur du luxe envoient leur cuir à des sous-traitants italiens, comme Termoplak, qui fait appel à une nombreuse main-d’œuvre étrangère. Elle a pour spécialité le séchage des peaux. Les peaux pèsent entre 20 et 30 kilos et les ouvriers en portent des centaines chaque jour. "Leur religion est tranquille, ils veulent travailler, ne boivent pas et ne fument pas. Ils travaillent. Le seul souci qu'on a avec eux, c'est pendant le ramadan", lance le gérant de la tannerie, Alfonso Guerra.

Le témoignage d'un ouvrier, amputé de trois doigts dans une tannerie italienne

Le tannage peut s'avérer dangereux pour certains ouvriers. L'un d'entre eux a perdu plusieurs phalanges de trois doigts. "Ça a pris mes gants et ça a enlevé les phalanges de trois doigts, raconte-t-il. C'était dur. Certaines nuits, j'ai pleuré." Un accident d'autant plus inacceptable que l'ouvrier affirme que le dispositif de sécurité de la machine avait été retiré par le patron de l'entreprise de tannage pour augmenter les cadences.

Témoignage d'un ouvrier amputé des doigts

Le système du groupe Kering pour payer moins d'impôts

Le groupe français de luxe Kering, qui détient notamment Gucci, Kenzo et Yves Saint Laurent, a mis en place un système lui permettant de réduire drastiquement ses impôts, selon un lanceur d'alerte interrogé par les journalistes de "Cash Investigation". Pour cela, le groupe passerait par une entreprise suisse, LGI. Comment ? La marchandise en provenance d'Italie passe par cet entrepôt suisse, avant de rejoindre la France. Une étape qui permet de concentrer une grande partie du bénéfice annuel du groupe en Suisse, environ 900 millions d'euros, en contournant l'impôt français.

Le système du groupe Kering

L'assemblée des actionnaires de Kering perturbée par "Cash investigation"

Alors que Kering s'apprêtait à fêter ses bons chiffres lors de l'assemblée des actionnaires, une journaliste de "Cash investigation" a légèrement cassé l'ambiance afin de poser des questions directement à son patron : François-Henri Pinault. En effet, la justice italienne a ouvert une enquête pour évasion fiscale contre l'une des marques du groupe : Gucci. "Vous me permettrez de réserver aux administrations fiscales, en particulier italienne, des réponses à d'éventuelles questions subsidiaires", a simplement répondu le patron du groupe.

Cash Investigation s'invite à l'assemblée des actionnaires de Kering

Les abominables élevages chinois destinés à la fourrure 

D'où viennent les fourrures des manteaux de la marque Max Mara ? D'atroces élevages de lapins en Chine. L'un d'entre eux compte environ 10 000 animaux, parfois entassés à deux dans de minuscules cages. Aucune loi n’oblige les propriétaires à la moindre norme d’hygiène : les excréments s’amoncellent le long des cages. Certains lapins présentent des troubles respiratoires, d’autres des troubles du comportement, des abcès, des difformités… On est bien loin de la réponse de Max Mara à ce sujet : "Nous vous confirmons que l’approvisionnement s’effectue auprès de fournisseurs certifiés."

Le message d'alerte d'une association sur les conditions d'élevage en Chine

L’association Peta (Pour une éthique dans le traitement des animaux) lance un message d'alerte. "Tous ces animaux, de l’élevage jusqu’à l’abattoir, n’ont aucune protection, aucun droit, explique la militante, Chi Szuching, dans ce reportage. Les animaux urinent et défèquent dans leur cage. Et comme ils sont tous enfermés, certains peuvent développer des maladies de peau. Certains deviennent fous jusqu’à s’attaquer entre eux. Des morsures de leurs congénères sont constatées."

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