Affaire de la Dépakine : Sanofi jugé responsable d'un manque de vigilance
C'est une première en France, dans le domaine de la santé : l'action de groupe présentée par des victimes de la Dépakine contre Sanofi a été jugée recevable, mercredi 5 janvier. Le laboratoire français a été jugé responsable d'un manque de vigilance et d'information sur les risques du médicament.
Après plusieurs années d'un combat acharné, c'est une victoire et un soulagement. Mercredi 5 janvier, le tribunal de Paris a considéré comme recevable l'action collective intentée contre le laboratoire Sanofi. "On a trompé, on a menti aux patients en leur faisant croire que la Dépakine était un médicament sûr chez la femme enceinte, alors que c'était extrêmement toxique", confie Marine Martin, victime et présidente de l'Association APESAC. Selon Me Charles Joseph-Oudin, avocat de milliers de familles victimes de la Dépakine, ce premier jugement symbolique marque un tournant dans l'affaire.
Un tournant pour les victimes ?
La Dépakine est un traitement contre l'épilepsie mis sur le marché par Sanofi en 1967. Des risques de malformations sur le fœtus ont été documentés dès les années 1980, et de retards neurologiques ou comportementaux reconnus à partir des années 1990. Ces effets graves ne sont cependant apparus dans la notice du médicament qu'au milieu des années 2000. Si Sanofi affirme avoir avisé les autorités de santé dès lors qu'il a eu connaissance des risques, le tribunal de Paris a toutefois jugé que le laboratoire avait commis une faute en manquant à son obligation de vigilance et à son obligation d'information.
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