Des chercheurs créent des embryons de souris sans fécondation
Un embryon sans fécondation. Des chercheurs des universités américaines de La Jolla et du Texas et de l’université chinoise de Pékin ont réussi pour la première fois à créer des embryons artificiels de souris sans ovule ni spermatozoïde mais uniquement à partir de cellules souches. Ils publient leur recherche dans la revue Cell le 17 octobre 2019.
Trois types de cellules embryonnaires
Comment ont-ils procédé ? Les scientifiques ont prélevé des cellules de tissu d’oreilles de souris adultes qu’ils ont reprogrammé en cellules souches dites pluripotentes. Ces cellules pluripotentes ont la capacité de se différencier en cellules embryonnaires.
Dans les premiers stades de l’embryon, ces cellules embryonnaires appartiennent à seulement trois types différents.
Les chercheurs ont ensuite cultivé ces cellules en y ajoutant des nutriments et des facteurs de croissance pour former artificiellement des structures ressemblant à des embryons.
Seulement 7% des embryons se sont implantés
Dans un premier temps, les scientifiques ont d’abord laissé ces embryons artificiels se développer in vitro puis les ont transférés dans l’utérus de souris femelles. Le succès de cette expérience est relatif puisque seulement 7% des embryons artificiels ont réussi à s’implanter dans les utérus.
Puis, une semaine après l’implantation, les embryons ont été retirés par césarienne pour que les chercheurs puissent analyser leur évolution. Malheureusement, la structure des tissus et l’organisation de ces fœtus artificiels présentaient de nombreuses malformations.
Mieux comprendre les problèmes de fertilité
Mais même si les embryons issus de cette recherche ne sont pas viables, la technique employée reste une réussite. D’autant que les embryons produits présentaient les mêmes cellules et le même fonctionnement global que des embryons naturels.
Cette expérience constitue donc "un tremplin pour étudier la formation des embryons dans les premiers stades" et "ouvre la voie à la création d’embryons artificiels viables en utilisant des cellules en culture" se félicitent les chercheurs dans leur publication.
Interrogé par le New Scientist, Jun Wu, co-auteur de l’étude va plus loin et affirme que leur objectif est de "disposer d’un système évolutif permettant de produire des centaines voire des milliers de ces structures ressemblant à des embryons" pour mieux comprendre le développement embryonnaire des mammifères et les problèmes de fertilité.
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