Elle accouche après un cancer du col de l’utérus
En 2016, les médecins diagnostiquent à Claire un cancer du col de l’utérus. Devant l’étendue de la maladie, la conisation (le retrait d'une partie du col) était impossible. Restait alors l’hystérectomie, l’ablation totale de l’utérus. Mais avec cette technique, Claire aurait vu ses chances de grossesse définitivement compromises. Elle s’est alors rendue au CHRU de Montpellier, qui pratique une opération encore peu connue : la trachélectomie, ou ablation du col. "On coupe le bas de l’utérus, qui ne peut plus jouer son rôle de verrou lors de la grossesse. On fait alors un cerclage avec un fil qui passe autour du bas de l’utérus, qui fait office de col. La patiente peut donc mener une grossesse à terme" explique le Dr Gauthier Rathat, du département de gynécologie-obstétrique au CHRU de Montpellier, qui l'a opérée.
Le cancer du col de l'utérus expliqué par Marina Carrère d'Encausse et Benoît Thévenet.
Une grossesse surveillée de près
Seules les femmes ayant moins d’une quarantaine d’années et dont le cancer a une extension limitée à moins de 2 cm peuvent en bénéficier. De fait, "les indications sont très rares", note le Dr Rathat. La trachélectomie est donc pratiquée par un faible nombre de chirurgiens. "C’est la première fois que le CHU de Montpellier fait cette opération", précise Gauthier Rathat.
"On autorise une grossesse 6 à 12 mois après la prise en charge. Le but, c’est que ça ait bien cicatrisé et qu’il n’y ait pas de récidive précoce", explique le Dr Rathat, qui souligne que ces grossesses doivent être surveillées de près. "Le risque de fausse couche est multiplié par 2, et il y a un risque d’accouchement prématuré", note le gynécologue. Les femmes opérées ne peuvent par ailleurs pas accoucher par voie naturelle. Pour Claire néanmoins, tout s’est bien déroulé. La jeune femme pourra par ailleurs, si elle le désire, avoir d’autres enfants. "Il n’existe pas de contre-indication", indique le Dr Rathat.
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Le cancer du col de l'utérus est généralement causé par les papillomavirus, des infections sexuellement transmissibles qui circulent principalement au commencement de la vie sexuelle. D’après l’Institut National du Cancer, au cours de leur vie, 80% des femmes y sont exposées. Ils sont dépistés grâce à un frottis cervico-utérin, recommandé tous les trois ans pour les femmes de 25 à 65 ans. Si la maladie est détectée à temps, les chances de guérison sont optimales. Chaque année en France pourtant, le cancer du col de l’utérus touche près de 3.000 femmes et cause près de 1.100 décès. Il est également la deuxième cause de mortalité par cancer chez la femme au niveau mondial.
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