Cet article date de plus de sept ans.

L'ARS annonce la fermeture de la maternité de Decazeville après deux décès en 2016

L'Agence régionale de santé Occitanie a estimé que les "conditions de sécurité n'étaient pas remplies" dans la maternité de Decazeville (Aveyron) et en a annoncé ce lundi la fermeture. Une décision qui survient moins d'un an après le décès d'une mère et de son nouveau-né des suites d'un hématome rétroplacentaire.
Article rédigé par La rédaction d'Allodocteurs.fr
France Télévisions
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 2min
 

"L'objectif de sécurité doit être majeur", a martelé mardi la directrice générale de l’Agence régionale de santé (ARS) Occitanie, Monique Cavalier, pendant la conférence de presse annonçant la fermeture de la maternité de Decazeville. Une mère et son nouveau-né y avaient trouvé la mort en octobre 2016. Le parquet de Rodez avait ouvert mi-octobre une information judiciaire après les deux décès survenus dans la nuit du 5 au 6 octobre 2016, l'autopsie ayant détecté un hématome rétroplacentaire sans en identifier la cause. Les accouchements étaient suspendus depuis cette date dans la maternité.

"Cette décision n'est pas une surprise", a ajouté la directrice générale de l’ARS Occitanie, soulignant notamment que la Commission spécialisée de l'organisation des soins (CSOS) s'était prononcée la semaine dernière en faveur du retrait de cette autorisation "constatant comme nous l'avons tous fait que les conditions de sécurité requises n'étaient pas remplies notamment concernant la présence des spécialistes médicaux".

La maternité transformée en centre périnatal

La maternité de Decazeville (Aveyron) n'est donc plus autorisée à pratiquer des accouchements et sera transformée en "centre périnatal", a annoncé lundi l'Agence régionale de Santé Occitanie (ARS). Ce centre "de proximité" permettra selon la directrice générale de l'ARS de "prendre en charge toute la période avant et après l'accouchement". Il sera financé par l'ARS et l'emploi des sages-femmes et personnels spécialisés de la maternité "n'est pas menacé", a-t-elle assuré, appelant par ailleurs à ne "pas faire d'amalgame" entre la fermeture de la maternité et "une quelconque menace sur le devenir de l'hôpital". 

Les opposants à cette décision avaient érigé la maternité en emblème de la lutte contre les déserts médicaux : elle avait été menacée de fermeture à plusieurs reprises depuis près de vingt ans. Un précédent projet de la transformer en centre périnatal avait suscité une vive mobilisation de la population et son autorisation d'activité avait été renouvelée pour cinq ans par l'ARS, en mai 2016, quelques mois avant les deux décès.

Monique Cavalier a estimé qu'il s'agissait de "rétablir la confiance" alors que selon l'ARS, plus de 60% des femmes du bassin de Decazeville "avaient fait le choix d'accoucher ailleurs que dans cette maternité". Les femmes qui accouchaient à Decazeville (7.000 habitants, un bassin médical de 70.000 personnes et 271 accouchements en 2015 dans cette maternité) devront désormais être prises en charge à Villefranche-de-Rouergue ou Rodez. Leur temps de transport ne sera pas supérieur à 45 minutes, assure l'ARS.

Avec AFP

Commentaires

Connectez-vous à votre compte franceinfo pour participer à la conversation.