"Cela risque d'être très compliqué pour vous" : une école de journalisme refuse un candidat à cause de son handicap
L'Ecole supérieure de journalisme de Paris a justifié son refus dans un mail, expliquant au jeune homme que les "nombreux escaliers" ne permettaient pas de le recevoir.
"Jamais on n'aurait pensé recevoir ça." Patricia, la mère de Tom, est "choquée" par la réponse de l'Ecole supérieure de journalisme de Paris (ESJ) à la candidature en master de son fils. A 23 ans, Tom, en fauteuil roulant, s'est vu refuser la possibilité d'intégrer ce cursus à cause du manque d'accessibilité des locaux, qui "comprennent de nombreux escaliers". Dans un mail, posté par le père de Tom sur Twitter (et largement partagé par les internautes), l'ESJ se justifie : "Les aménagements d'accessibilité n'en sont qu'au stade de l'étude technique, nous ne pouvons donc envisager de vous recevoir lors de notre prochaine rentrée."
— Thierry Rousset (@thierryrousset) 15 mars 2018
Contactée par franceinfo, Patricia raconte que Tom a été "très touché" par ce mail : "Il était en larmes." Son fils est passionné de sport et rêve de devenir journaliste : "Il est actuellement en troisième année de licence à Austin, au Texas. Il voulait tenter l'ESJ Lille mais ne pouvait pas se rendre au concours, en avril. Il s'est donc orienté vers l'ESJ Paris, qui sélectionne sur dossier." Lors de l'entretien passé sur Skype, l'école l'informe des difficultés d'accès aux locaux. Tom les rassure : il peut monter les escaliers en béquilles, mais il faudra l'aider à porter son fauteuil.
Pourtant, quelques semaines plus tard, lundi 12 mars, ses parents reçoivent ce mail de l'école.
C'est tellement brutal : on nous fait vraiment sentir que c'est une mauvaise idée d'être handicapé.
Patricia, la mère de Tomà franceinfo
Les parents de Tom répondent immédiatement à l'école : "On a dit qu'on trouvait ça inadmissible." Mais ils n'ont, à ce jour, reçu aucune réponse.
"Le mail est maladroit mais c'est vrai qu'on a un problème d'accessibilité, explique Benjamin Poulain, chargé de la communication de l'école, à franceinfo. On a demandé à des architectes de nous faire des propositions d'aménagement, mais aucune n'intégrait des locaux adaptés aux handicapés moteurs. On préfère attendre d'avoir un meilleur projet architectural." Il assure que l'école va rapidement contacter Tom pour "tenter de trouver une solution".
Patricia essaye de voir le positif : "Twitter nous a permis de faire parler de notre fils et des journalistes ont appelé pour lui proposer des stages. Une autre école de journalisme nous a également contactés. Ça fait chaud au cœur."
Commentaires
Connectez-vous à votre compte franceinfo pour participer à la conversation.