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Déconjugalisation de l'Allocation adultes handicapés : les associations restent prudentes après l'annonce d'Elisabeth Borne

Dans son discours de politique générale, la Première ministre a dit vouloir réformer l'allocation adultes handicapés (AAH) en suivant le "principe de la déconjugalisation", après des années de mécontentement.

Article rédigé par franceinfo - Farida Nouar
Radio France
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Temps de lecture : 2min
La Première ministre, Elisabeth Borne, le 4 juillet 2022 à la sortie de l'Elysée, à Paris.  (XOSE BOUZAS / HANS LUCAS / AFP)

C'est une demande des associations depuis plusieurs années : déconjugaliser l'Allocation adultes handicapés (AAH). Elisabeth Borne a fait un pas dans cette direction lors de son discours de politique générale devant les députés, mercredi 6 juillet. "Mon gouvernement réformera, avec vous, avec les associations, l'Allocation adultes handicapés", a annoncé la première ministre. "Nous partirons du principe de la déconjugalisation."

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Cette aide de l'État, plafonnée à 904 euros mensuels, est versée aux 1,2 millions de Français qui ne peuvent pas travailler à cause de leur handicap ou d'une maladie chronique ou invalidante. La pension est calculée en tenant compte des revenus du conjoint. Quand la personne handicapée est mariée, elle touche moins d'argent.

Les associations veulent une décision rapide

Cette annonce d'une déconjugalisation prochaine de l'AAH est une bonne nouvelle pour le "Collectif handicaps" qui regroupe plusieurs associations. Mais son président, Arnaud de Broca, a plusieurs questions : "Est-ce que cela se fera à coût constant ? Auquel cas, il y aura évidemment des perdants. Qu'est-ce que signifie une réforme en profondeur ? Quid du cumul avec les revenus du travail qui permettent aux bénéficiaires de l'AAH de trouver un emploi sans perdre leur allocation ?".

Il souhaite aujourd'hui "une réflexion globale sur la question des ressources des personnes handicapées", mais craint que "la réforme en profondeur annoncée soit une raison pour reporter de quelques mois, voire de quelques années, le vote sur l'individualisation de l'AAH". Selon le président du "Collectif handicaps", la déconjugalisation pourrait se faire "dès cet été ou dans la loi de finance de cet automne".

Pendant le premier quinquennat d'Emmanuel Macron, la majorité présidentielle a rejeté plusieurs fois des textes pour l'individualisation de l'AAH. La Première ministre a également annoncé l'organisation d'une "conférence nationale du handicap" début 2023.

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