Hausse des cotisations des mutuelles de santé : "Nous en appelons à une large concertation sous l'égide de l'Etat", déclare la Mutualité française
L'augmentation va être inédite depuis des années. "On se doit collectivement de trouver les meilleures solutions pour nos concitoyens, pour garantir le financement du système de santé, pour son adaptation, sa modernisation, mais aussi, la soutenabilité de son financement à terme", affirme Éric Chenut, président de la Fédération nationale de la Mutualité française, mardi 19 décembre sur franceinfo.
Les mutuelles prévoient une hausse moyenne de 8,1% de leurs cotisations en 2024. La hausse sera de 7,3% en moyenne pour les contrats individuels, et de 9,9% en moyenne pour les contrats collectifs obligatoires, selon une enquête de la Mutualité française parue mardi. L'enquête porte sur 38 mutuelles, qui concernent 18,7 millions de personnes au total.
"Il nous faut ajuster les cotisations pour équilibrer" face à une augmentation des coûts
Selon Éric Chenut, le président de la Fédération nationale de la Mutualité française, il est nécessaire d'augmenter ces cotisations, puisque "la hausse de la consommation en santé en 2023 a été plus importante que ce qu'on avait anticipé. Et puis en 2024, on a décidé avec l'Assurance maladie, de manière conjointe, d'investir dans le système de santé pour en garantir la qualité, garantir l'attractivité des métiers du soin avec les revalorisations de la rémunération des médecins, des paramédics ou sages femmes, psychologues, infirmiers, etc. Tout cela coûte plus cher. Il nous faut donc ajuster les cotisations pour équilibrer."
"Nous sommes des organismes à but non lucratif, mais on se doit d'être équilibré à la fin de l'année."
Éric Chenut, président de la Fédération nationale de la Mutualité françaiseà franceinfo
Éric Chenut appelle à tenir "un discours de vérité à nos concitoyens : les dépenses de santé augmentent plus vite que la richesse nationale, l'effort individuel et collectif que nous avons à faire est plus important." Il en appelle également "à une large concertation sous l'égide de l'Etat, avec l'assurance maladie, les partenaires sociaux, les professionnels de santé, les associations de patients. Pour que tous ensemble, on détermine ce que l'on donne comme mission au système de santé, comment on le finance à cinq-dix ans." Pour Éric Chenut, "cette vision prospective" est nécessaire "sinon on aura de plus en plus de difficultés à garantir la soutenabilité de notre système de protection sociale solidaire".
Pour éviter de telles augmentations tous les ans, le président de la Fédération nationale de la Mutualité Française Éric Chenut propose plusieurs pistes. Notamment de "travailler sur l'efficience, c'est-à-dire sur la prescription et l'orientation vers le bon soin au bon moment. La lutte contre la fraude. Et puis, il y a peut-être des choses sur lesquelles il faut que collectivement, on s'interroge. Il y a des médicaments dont la pertinence médicale n'est pas garantie. Est-ce qu'il faut continuer de les prendre en charge, de les rembourser ? Il faut s'interroger collectivement, ça ne peut pas être une décision imposée. Nous en appellons à la démocratie, en santé."
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