À l’hôpital de Chartres, les soignants profitent d’une relative trêve pour réveillonner "avec la famille des urgences"
La soirée du 24 décembre a été plutôt calme aux urgences de l’hôpital de Chartres. Peu de patients se sont présentés. Et le personnel soignant en a profité pour faire un petit repas de Noël "ensemble".
Alors que la France prend la mesure de la cinquième vague épidémique de Covid-19, poussée par le variant Omicron, franceinfo a passé la nuit du 24 décembre aux côtés des soignants aux urgences de l'hôpital de Chartres.
Dans la salle d’attente, c’est plutôt calme. Il n’y a que la famille du petit Ruben. Sa sœur Maxine raconte que son petit frère s’est fait mal au nez. Ruben, trois ans, s’est en effet cogné à un coin de table.
"On a des places dans l'hôpital mais..."
À l’accueil, Perrine, infirmière, prend en charge les patients. "D’habitude à 20 heures, il y a énormément de gens qui sont encore en attente de la journée et beaucoup qui arrivent tout au long de la nuit", donc ce 24 décembre assez calme "n’est pas du tout représentatif de notre activité", explique-t-elle.
Dans les couloirs, il faut chercher un peu avant de trouver des patients. Et de tomber sur Martine, pieds nus et en robe de chambre. Elle avait de la fièvre et des douleurs au ventre depuis la veille. Martine doit en effet recevoir ses enfants samedi pour fêter Noël. "J’espère que je vais pouvoir sortir", confie-t-elle, inquiète.
Le service est quasiment désert, mais les infirmières savent que cela ne va pas durer. "Pendant les deux jours à venir, normalement ça devrait être plus calme. On a des places dans l’hôpital, ce qui est rare", confie l’une d’elles.
Un dîner amélioré, "une belle petite table"
Alors il faut en profiter un peu. C’est l’occasion pour le personnel de faire "ce qu’on n'a pas le temps de faire le reste de l’année", explique Camille, infirmière depuis 4 ans, c’est-à-dire, améliorer le quotidien des équipes de nuit. "On fait un repas ensemble avec un dîner amélioré, une belle petite table. Mes collègues font un grand effort à Noël, souligne-t-elle. On est avec la famille des urgences, voilà. On fait un repas de famille. Chacun a rapporté un petit truc, foie gras, saumon, bûche etc. Et on va pouvoir se distribuer les cadeaux de manière aléatoire." À la question de savoir ce qu’elle aimerait pour Noël, Camille soupire : "Un gros chèque ou des lits, beaucoup de lits pour les jours à venir", lance-t-elle.
Venu les féliciter pour leur implication, même un soir de réveillon, le directeur adjoint Yvon Le Tilly se réjouit : "Dans ce service de médecine d’urgence comme dans les autres, il y a une très bonne organisation et il n’y a pas eu de difficulté particulière pour mobiliser les professionnels", assure-t-il. Mais Camille rappelle que le reste de l’année, les urgences sont en grande souffrance et manque de personnel. Yvon Le Tilly appréhende toutefois le mois de janvier à l'hôpital de Chartres, puisqu’il fait déjà face à un "absentéisme non négligeable" du personnel.
Au bout de la nuit, une bonne nouvelle : le petit Ruben termine finalement sans points de sutures mais avec un joli pansement.
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