Fermetures de lits : il faut "repenser l'organisation" de l'hôpital public, au lieu de le "garder dans le formol", alerte un spécialiste des questions de protection sociale et de santé
"Le virage ambulatoire hospitalier n'a pas été bien appréhendé par la classe politique, par l'institution hospitalière et par les économistes", regrette Frédéric Bizard, professeur d’économie et président fondateur de l’Institut santé, invité de franceinfo jeudi 31 octobre, alors que 4 900 lits d'hôpitaux ont été fermés en 2023, selon les chiffres officiels publiés par le Drees jeudi. Des fermetures de lits que le spécialiste explique par un manque d'adaptation des hôpitaux, "soit vous vous adaptez, soit vous vous affaiblissez". Il faut donc "repenser l'organisation des hôpitaux", au lieu de le "garder dans le formol", alerte ce spécialiste des questions de protection sociale et de santé.
Frédéric Bizard cite notamment l'exemple de l'hôpital Grand Paris Nord en cours de construction, qui prévoit plus de 1 000 lits d'ici 2028. C'est "un hôpital cathédrale comme au XXe siècle" fustige le spécialiste, "c'est l'inverse qu'il faut". Pour lui, les hôpitaux de demain ont besoin "d'une réorganisation architecturale", avec "des entités modulaires, beaucoup plus flexibles, plus proches de l'activité de ville". Selon lui, l'hôpital Georges Pompidou, érigé en 1990, aurait dû être "le dernier hôpital" de ce genre.
Pour un "grand plan de transformation de l'hôpital public"
Pour prendre ce "virage" et s'adapter, il n'y a qu'une seule solution, selon lui : l'investissement. Frédéric Bizard interpelle ainsi les pouvoirs publics : "Il est urgent de lancer un grand plan de transformation de l'hôpital public". L'innovation technologique doit également "pousser" la réorganisation des hôpitaux dans ce sens, le secteur privé a d'ailleurs été "condamné à le faire", pour ne pas disparaître, précise l'auteur du livre Les itinérants de la santé. Quel futur pour notre système de santé ?.
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