Fermetures de lignes médicales dans des services d'urgence l'été : "Les solutions existent", assure la Société française de médecine d'urgence

Un rapport du syndicat Samu-Urgences, publié mardi, indique que plus de 200 services d'urgences sur 331 consultés ont fermé au moins une ligne médicale cet été. Or des solutions ont été proposées depuis 2019 et, pour les hôpitaux qui les appliquent, "ça marche", assure une médecin urgentiste.
Article rédigé par franceinfo
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Par manque de lits, trop de patients passent la nuit sur des brancards aux urgences (photo d'illustration). (MARTIN BUREAU / AFP)

"Il n'y a pas de fatalité, les solutions existent", face à la fermeture de lignes médicales dans des services d'urgence l'été, assure mardi 17 septembre sur franceinfo Agnès Ricard-Hibon, médecin urgentiste et porte-parole de la Société française de médecine d'urgence (SFMU). À la fin du mois d'août, le ministre démissionnaire de la Santé, Frédéric Valletoux, parlait d'une cinquantaine d'hôpitaux en tension cet été. Mais selon une enquête du syndicat Samu-Urgences, publiée mardi, ce sont en fait plus de 200 services d'urgences parmi les 331 consultés qui ont fermé au moins une ligne médicale durant l'été.

"Notre ministre démissionnaire, soit il est mal informé, soit il a plutôt minimisé", soutient Agnès Ricard-Hibon. "C'est une enquête de terrain, facilement vérifiable par tout ce qui est sorti dans la presse sur les difficultés rencontrées", estime-t-elle. Ce qui est "le plus inquiétant", selon la porte-parole de la SFMU, c'est que "ça touche aussi l'urgence vitale, puisqu'un certain nombre de SMUR (structures mobiles d'urgence et de réanimation) ont fermé" cet été. Elle pointe du doigt aussi les fermetures de lits de réanimation et d'hospitalisation, alors "qu'on sait que, lorsque les patients restent sur des brancards la nuit, c'est 40% de mortalité en plus".

Priorité absolue : plus de nuits sur un brancard

Concernant ce temps d'attente des patients sur un brancard, qui a aussi été un sujet d'inquiétude cet été, certains syndicats préconisent d'interdire cette pratique ou de prévoir un emplacement pour que ces patients soient mis ailleurs. Mais pour Agnès Ricard-Hibon, il existe déjà "des solutions qu'on a proposées dès 2019, et notamment sur des lits qui seraient réservés pour l'aval des urgences", détaille l'urgentiste, qui assure que pour les hôpitaux qui l'ont mis en place, "ça marche".

Une autre solution qui fonctionne, c'est l'appel au 15 avant de se rendre aux urgences pour réguler l'arrivée de patients, qui a fait "baisser l'activité de 15 à 20% pour les patients qui ne relèvent pas de l'urgence", souligne la porte-parole de la SMFU. Mais ça ne suffit pas selon elle, "puisque la problématique majeure, c'est l'hospitalisation en aval des urgences, et il y a un manque de lits d'hospitalisation".

Agnès Ricard-Hibon s'adresse ensuite au prochain gouvernement, qui n'est pas encore formé, souhaitant que le "futur ministre s'attaque à ce sujet très vite". Il y a, pour elle, deux "priorités absolues" : "La préservation de l'urgence vitale et le fait que des patients ne puissent plus rester une nuit sur un brancard et qu'ils puissent être hospitalisés directement dans les services dont ils relèvent."

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