"L'hôpital public est en grande difficulté" : Rémi Salomon appelle le futur gouvernement à ne pas "resserrer le budget"

Le déficit approchera les "deux milliards d'euros" cette année, prévient le président de la Conférence des commissions médicales hospitalières. "Jamais on n'avait atteint ce niveau-là".
Article rédigé par franceinfo
Radio France
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Rémi Salomon, président de la Conférence des Commissions médicales hospitalières, le 18 septembre 2024 sur franceinfo. (FRANCEINFO / RADIO FRANCE)

"L'hôpital public est en grande difficulté, on a un déficit qui est estimé à peu près à deux milliards à la fin de l'année, ce qui est considérable, on n'avait jamais atteint ce niveau-là", a prévenu Rémi Salomon, président de la Conférence des commissions médicales hospitalières, mercredi 18 septembre sur franceinfo.

"Ma crainte, c'est que si on resserre le budget, comme on l'a fait dans les années 2010-2020, on va à nouveau avoir des effectifs qui risquent d'être en nombre insuffisant, des conditions de travail qui se dégradent, et l'élan qu'on est en train d'observer, avec une reprise d'activité, un meilleur recrutement notamment des infirmiers, cet élan risque d'être coupé, et ça, ça nous inquiète", a-t-il souligné.

"On a besoin d'un budget qui soit à la hauteur"

"On a besoin d'un budget qui soit à la hauteur", a insisté Rémi Salomon, car "la santé a un coût, et ce coût augmente chaque année", notamment en raison de "la population qui vieillit" et "des traitements techniques qui coûtent cher". "C'est le problème qu'on a avec l'Ondam [Objectif national de dépenses d'assurance maladie], le budget voté par le Parlement pour la santé, il doit augmenter un peu chaque année", a-t-il expliqué.

Selon lui, ce budget augmente mais "pas suffisamment" pour "bien soigner, pour que les métiers du soin restent attractifs". Il veut absolument éviter de "tendre la corde et de se retrouver avec des effectifs insuffisants et une charge de travail" trop importante, avec, par exemple, "un infirmier pour quinze patients, ça ne va pas". Il faut donc "qu'on calcule le budget en fonction des besoins" du secteur de la santé.

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