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Lits de réanimation pédiatrique saturés en Île-de-France : un nourrisson atteint de bronchiolite a dû être transféré à Rouen

Faute de place, un nourrisson hospitalisé dans les Hauts-de-Seine pour une bronchiolite a donc dû être transféré au CHU de Rouen le week-end dernier, à près de 140 kilomètres. Le SMUR dénonce des fermetures de lits contraints par manque de soignants.
Article rédigé par Boris Hallier
Radio France
Publié
Temps de lecture : 2min
Un nourrisson souffrant de bronchiolite en réanimation pédiatrique à l'hôpital Morvan à Brest, le 12 décembre 2022 (illustration). (LIONEL LE SAUX / MAXPPP)

Un nourrisson hospitalisé dans les Hauts-de-Seine, près de Paris, a dû être transféré au cours du week-end du 12 au 13 août jusqu'à Rouen parce qu'il n'y avait pas de place disponible dans les services de réanimation pédiatrique de la région. Ce transfert en plein été, hors épidémie de bronchiolite, est un nouvel exemple des difficultés auxquelles sont confrontés soignants et patients. Pour les équipes du SMUR qui ont pris en charge cet enfant, c'est inadmissible. 

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Pour Gilles Jourdain, le responsable médical du SMUR pédiatrique des Hauts-de-Seine, ce devait être une intervention classique. Un nourrisson est atteint de bronchiolite, son état se dégrade et il faut alors lui trouver une place en réanimation : "On fait le tour des services de réanimation pédiatrique d'Île-de-France, zéro place. On refait un deuxième tour en disant 'non, mais là, c'est vraiment problématique, tu ne peux vraiment pas nous trouver de la place'. Et au bout du compte, pas de place". Il n'y avait aucun lit disponible dans l'un des cinq hôpitaux spécialisés d'Île-de-France. 

"Le problème, ce n'est pas qu'il n'y a pas de place physique, c'est que les lits sont fermés par manque de soignants, d'infirmières en l'occurrence."

Gilles Jourdain, responsable médical du SMUR pédiatrique des Hauts-de-Seine

à franceinfo

La seule solution a donc été de transférer l'enfant au CHU de Rouen, à 140 kilomètres de là. Des transferts comme celui-ci, il y en a eu 62 en Île-de-France en 2022 mais le premier, c'était mi-septembre.  

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"Il y a une tension depuis plusieurs jours. On a à peu près un tiers des lits qui sont fermés donc cela réduit considérablement l'offre de soins. Quand on se dit qu'aujourd'hui, en plein été, on n'a pas de place, qu'est-ce que ce sera quand l'épidémie [de bronchiolite] arrivera ?", questionne Azzeddine Ayachi, coordonnateur de la Fédération SAMU-SMUR pédiatrique AP-HP. Les soignants attendent d'ailleurs beaucoup du Beyfortus, un traitement préventif qui pourrait endiguer l'épidémie de bronchiolite à l'hiver 2023. 

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