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Revalorisation des soignants : "Elle vient à point nommé mais n'est pas suffisante", estime le président de Samu-Urgences de France

Le gouvernement a annoncé plus d'un milliard d'euros de revalorisations, en particulier pour le travail de nuit et le dimanche. Des mesures attendues depuis longtemps mais qui ne suffiront pas à combler le manque d'attractivité de ces métiers, selon Marc Noizet.
Article rédigé par franceinfo
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Marc Noizet, président de Samu-Urgences de France, le 9 mars 2020. (SEBASTIEN BOZON / AFP)

Les revalorisations salariales au bénéfice des soignants à l'hôpital, annoncées jeudi par la Première ministre Élisabeth Borne, "viennent à point nommé", estime vendredi 1er septembre sur franceinfo Marc Noizet, président de Samu-Urgences de France. Le gouvernement a annoncé plus d'un milliard d'euros de revalorisations, en particulier pour le travail de nuit et le dimanche. Cette mesure était demandée "depuis longtemps" par les professionnels.

L'exécutif prévoit ainsi une hausse de 20% de l'indemnité pour le travail du dimanche pour les personnels non-médicaux et une majoration de 25% de la rémunération pour les aides-soignantes et infirmières. Marc Noizet salue le fait que ces revalorisations "touchent en premier lieu le personnel paramédical" qui souffre d'un manque d'attractivité.

"On manque aujourd'hui d'environ 15 000 infirmières à l'hôpital, 5 000 aides-soignantes."

Marc Noizet, président de Samu-Urgences de France

à franceinfo

Le chef des services d’urgence de l’hôpital de Mulhouse met en avant la "pénibilité du travail de nuit et du week-end" qui contribue en partie à expliquer la pénurie de soignants. Il considère donc qu'une "revalorisation spécifiquement sur ces créneaux-là est sans aucun doute source d'attractivité, ou en tout cas de reconnaissance de cette pénibilité".

"L'hôpital a aussi besoin d'évoluer"

"Le ministère [de la Santé] estime que [cette revalorisation] représente à peu près 300 euros pour une infirmière en milieu de carrière", indique le président de Samu-Urgences de France. Si Marc Noizet salue "une augmentation importante", il tient cela dit à relativiser. Il considère en effet que "ce n'est pas suffisant" pour régler tous les maux de l'hôpital. "L'hôpital a aussi besoin d'évoluer sur ses méthodes managériales, sur ses méthodes de recrutement et sur la qualité de vie des professionnels de santé au travail", insiste-t-il.

Élisabeth Borne a également annoncé jeudi vouloir pérenniser l'augmentation de 50% des gardes des médecins, dans le public comme dans le privé. Le président de Samu-Urgences de France salue une "avancée positive, car c'était quelque chose de très attendu", mais là encore il estime que "ce n'est pas suffisant". Marc Noizet craint que "cela ne soulage pas les urgences". "On est satisfait de savoir que c'est pérennisé et qu'on n'est plus sur une prorogation de mois en mois, mais ce n'est pas suffisamment pour donner cette attractivité pour ces périodes de travail", soutient le chef des services d’urgence de l’hôpital de Mulhouse.

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