Fermeture de lits : pour Christophe Prudhomme, porte-parole de l'AMUF, "il y a une volonté de détruire l'hôpital public"

Christophe Prudhomme dénonce, jeudi, une logique financière qui "casse nos hôpitaux et notre système de santé".
Article rédigé par franceinfo
Radio France
Publié
Temps de lecture : 2min
Le porte-parole de l’Association des médecins urgentistes de France Chritophe Prudhomme. (LUC NOBOUT / MAXPPP)

"Il y aune volonté de détruire l'hôpital public, il faut être clair", s'insurge, jeudi 31 octobre, sur franceinfo le docteur Christophe Prudhomme, porte-parole de l’AMUF, l’Association des médecins urgentistes de France, et délégué national de la CGT Santé. Il réagit à l'étude de la Dress (direction statistique des ministères sociaux) publiée jeudi, indiquant que près de 4 900 lits d'hospitalisation complète (avec nuitée dans l'établissement) ont été supprimés en 2023 dans les hôpitaux publics et privés français, confirmant une baisse continue de l'offre, avec 43 500 lits fermés depuis fin 2013.

"On ferme des lits et qu'est-ce que l'on construit en face de l'hôpital ?", questionne Christophe Prudhomme avant de répondre : "Un hôtel hospitalier". "On ne va donc plus hospitaliser les patients mais les héberger dans un hôtel où il n'y a pas de soignant", déplore le porte-parole de l'AMUF qui assure que c'est "pour faire des économies". Le délégué national CGT Santé explique que ce qui coûte cher à l'hôpital "c'est le personnel", présent 24h sur 24. Il estime que la logique financière qui est mise en place est "une catastrophe" qui "casse nos hôpitaux et notre système de santé" et qui est "en contradiction totale avec l'évolution de la société".

"Un hôpital public dégradé pour les plus pauvres"

"On a de plus en plus de personnes âgées qui ont besoin d'être hospitalisées, qu'on hospitalise parfois sur des durées trop courtes, qu'on renvoie trop tôt à domicile et qui reviennent aux urgences parce qu'on n'a pas suffisamment de lits", poursuit-il. Le soignant revient ensuite sur la logique mise en place par "les gens qui nous gouvernent" et qui, selon lui, souhaitent qu'il y ait "un hôpital public dégradé pour les plus pauvres et le reste ce sera du privé avec une clinique privée, une assurance privée, comme dans le système américain".

Il souligne que la colère du personnel "est monstrueuse" avant de conclure : "On nous a applaudis pendant la crise Covid et aucune des promesses faites depuis la crise n'a été tenue".

Lancez la conversation

Connectez-vous à votre compte franceinfo pour commenter.