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Indre : malgré la fermeture de la maternité, "il n’a jamais été question de fermer complètement l’hôpital du Blanc", assure la sénatrice Frédérique Gerbaud

L'élue Les Républicains a voulu se montrer rassurante sur franceinfo face aux inquiétudes du comité de défense de l'hôpital du Blanc.

Article rédigé par franceinfo
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L'hôpital du Blanc, dans l'Indre. (GUILLAUME SOUVANT / AFP)

"Il n’a jamais été question de fermer l’hôpital du Blanc, bien au contraire", assure la sénatrice Les Républicains de l'Indre Frédérique Gerbaud, invitée de franceinfo dimanche 21 octobre. La fermeture complète de l'établissement est l'une des inquiétudes du comité de défense de l'hôpital alors que la fermeture définitive de la maternité du Blanc, dans l'Indre, a été décidée vendredi lors d'un ultime vote du conseil de surveillance du centre hospitalier Châteauroux-Le Blanc.

"Il faut faire attention à ne faut pas cristalliser sur la fermeture d’un service, qui va être remplacé par un centre de périnatalité pour permettre un suivi des grossesses, et en même temps dénigrer l’hôpital du Blanc qui a vocation à assurer ses missions de service public" prévient par ailleurs la sénatrice.

franceinfo : Il y a quelques mois, vous vous disiez encore confiante pour l'avenir de la maternité du Blanc. Quel est votre sentiment aujourd'hui ? Est-ce que vous comprenez la colère des habitants ?

Frédérique Gerbaud : Bien sûr que je la comprends parce que toute colère est légitime mais je veux simplement rappeler quelques faits. Ce qui a motivé la décision de fermeture de la maternité, ce sont des éléments vérifiables. La fermeture a été demandée parce qu'il y avait des fragilités structurelles auxquelles il était très difficile de répondre. Ces fragilités de la maternité du Blanc, c’était un faible nombre d'accouchements, moins de 300 par an, ce qui donnait donc une faible pratique des équipes pour répondre à des événements ou des situations difficiles. Et d’autre part des équipes fragiles, notamment concernant les médecins, avec aucun praticien à temps plein et un fort recours à l’intérim. Donc dès la fermeture temporaire, tout le monde a veillé à ce que des recrutements soient faits de façon à pérenniser une équipe médicale qui pourrait assurer une réouverture de la maternité. Mais ça n’a pas été le cas. Nous n’avons pas trouvé, et le centre hospitalier de Châteauroux n’a pas trouvé des médecins suffisants pour remplir les gardes.

Parce qu'aucun médecin ne voulait venir au Blanc ?

Il n'y avait pas de pédiatre, pas assez de médecin réanimateur... Je vous rappelle qu’une maternité doit fonctionner 24h sur 24 et que la condition pour assurer le fonctionnement pérenne d’une maternité est d’avoir des praticiens sur cinq postes, 24h sur 24. Or, la réponse n’a malheureusement pas pu être fournie. Et à partir de là, la mission qui a été commanditée à partir du mois de septembre a mis en évidence les dangers en termes de sécurité pour des patientes, pour les mamans et pour leurs bébés. Moi je pose la question suivante : qu’est-ce qui est le plus respectueux des droits des femmes ? Les laisser prendre des risques dans une maternité ne présentant pas les conditions attendues de sécurité ou leur dire la vérité et organiser au mieux avec elles les conditions d’accouchement ? Voilà la vraie question.

Derrière tout ça, est-ce qu’on ne touche pas tout simplement le problème de la désertification médicale ? En filigrane, on pense à la fermeture complète de l’hôpital du Blanc.

Alors je m’inscris en faux totalement. Je sais que, pendant tout l’été, des contre-vérités ont été diffusées. Il n’a jamais été question de fermer l’hôpital du Blanc, bien au contraire. Des projets ont été portés par la direction de l’hôpital de Châteauroux, avec les équipes médicales, sur des consultations avancées, sur des pôles d’attraction, les urgences sont maintenues et assurées par le CH de Châteauroux. À aucun moment il n’a manqué des services pouvant répondre à un besoin de la population. Il faut dire la vérité aujourd’hui : en aucune façon l’hôpital du Blanc n’a été menacé. Le vrai problème, pour assurer la sécurité, c’est d’avoir des équipes stables pour assurer des accouchements dans une maternité en toute sécurité. Nous sommes durement touchés dans l’Indre, le deuxième département le plus touché de la région Centre. Et il faut faire attention à ne pas cristalliser sur la fermeture d’un service - qui va être transformé par un centre de périnatalité pour permettre un suivi des grossesses - et en même temps dénigrer l’hôpital du Blanc qui a vocation à assurer ses missions de service public vis-à-vis d’un territoire largement impacté [par la désertification médicale] comme le reste du département.

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