"Le personnel est complètement épuisé" : dans le Val-de-Marne, une grève illimitée dans un hôpital dont les urgences sont saturées

Alors que les virus hivernaux sont très présents, le personnel de l'hôpital de Villeneuve-Saint-Georges s'est mis en grève et réclame davantage de moyens pour tenir le choc.
Article rédigé par franceinfo - Thomas Vichard
Radio France
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Temps de lecture : 2min
Une banderole à l'entrée des urgences de l'hôpital de Villeneuve-Saint-Georges (Val-de-Marne) le 2 janvier 2024 (THOMAS VICHARD / FRANCEINFO / RADIO FRANCE)

À l'entrée des urgences de Villeneuve-Saint-Georges, dans le Val-de-Marne, une banderole annonce la couleur : "Urgences saturées, patients en danger". Depuis jeudi 2 janvier, l'intégralité du personnel s'est, symboliquement, déclaré en grève pour dénoncer un manque de moyens. Car ce centre hospitalier, qui accueille chaque année 100 000 patients, est en proie à de graves difficultés financières. 

La continuité des soins est certes assurée, mais la salle d’attente ne désemplit pas. Denis y est resté pratiquement toute la journée après un accident de la route. Malgré les dix heures qu'il a passées aux urgences, il se dit "très content du service". "Mais il faut ajouter du personnel", ajoute-t-il.

Un sentiment d'abandon

Les soignants sont confrontés à un afflux de patients à cause des virus de l'hiver et des fermetures de lits ailleurs dans le département. Certains malades sont donc soignés dans les couloirs des urgences, au grand désarroi des infirmiers et aides-soignants."On a des agents qui repartent chez eux à la fin de service en pleurs parce que la nuit ou la journée a été difficile et qu'ils ont le sentiment que tout le monde s'en fout", explique Véronique Fantini, secrétaire adjointe de la CGT à l'hôpital de Villeneuve-Saint-Georges.

Pour lever la grève, le personnel demande le renfort d'au moins quatre personnes : un infirmier, un aide-soignant, un brancardier et un agent d'accueil, de jour comme de nuit. La direction n'en a proposé que la moitié. Véronique Fantini s'agace : "C'est un effort de la part de la direction, mais c'est toujours insuffisant. Cela crée ces tensions et le personnel est complètement épuisé".

Démunie face à la situation, la cheffe du service des urgences a même démissionné. De son côté, la direction de l'hopital promet l'ouverture d'états généraux des urgences dans les prochaines semaines, pour identifier des solutions face à cette hausse de la fréquentation.

Les urgences de Villeneuve-Saint-Georges en grève : reportage de Thomas Vichard

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