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Le système de santé "à bout de souffle", selon le président de l'Ordre des médecins

Dans un entretien au "Journal du dimanche", Patrick Bouet plaide pour une "réforme globale" du système de santé.

Article rédigé par franceinfo avec AFP
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Le président du Conseil de l'ordre des médecins, Patrick Bouet, le 26 janvier 2015 à Paris. (GARO / PHANIE / AFP)

"Il y a urgence à tout repenser de fond en comble". Patrick Bouet, président du conseil national de l'Ordre des médecins, demande, dimanche 29 avril, au gouvernement "une réforme globale" du système de santé qu'il juge "à bout de souffle", dans un entretien au Journal du dimanche. "Nous sommes vraiment arrivés à la fin d'un cycle", déclare Patrick Bouet, auteur du livre Santé : Explosion programmée (éditions de l'Observatoire) qui paraît mercredi.

"Si la machine continue de tourner, c'est grâce à l'engagement des aides-soignantes, des infirmiers, des kinés et des médecins, étudiants, libéraux ou salariés du public et du privé. C'est miraculeux qu'ils continuent de croire en leur mission !, ajoute ce médecin généraliste en Seine-Saint-Denis. Emmanuel Macron s'était engagé à réformer les retraites mais il n'avait pas prévu de s'attaquer au système de santé. Aussi nous craignons que le projet en préparation au ministère de la Santé soit plus un cataplasme que la réforme globale attendue par l'ensemble de la population."

"L'économie de la santé et ses disciples ont imposé leur dictature"

Il estime que "toutes les réformes successives n'ont eu qu'un seul but : assurer l'équilibre budgétaire. Cela donne le tournis, un plan de retour à l'équilibre chaque année !" "L'économie de la santé et ses disciples ont imposé leur dictature dans les cabinets ministériels, la haute administration, au détriment de l'exigence de solidarité et d'innovation thérapeutique", ajoute-t-il.

Patrick Bouet juge que "la réforme du système de santé ne peut pas se cantonner à un toilettage de la T2A", la tarification à l'activité des hôpitaux. "Un autre problème important est le regroupement des établissements en groupes hospitaliers de territoire qui s'achève, selon lui. La fausse bonne idée était de mutualiser les ressources et d'assurer une meilleure rentabilité en supprimant des services, en organisant des achats groupés. Dans les faits, cela ne fonctionne pas."

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