Les internes en médecine appelés à la grève illimitée à partir du 10 décembre
Leur principal syndicat dénonce la "dégradation des soins" et réclame une amélioration de leur statut.
Un appel deux jours avant la présentation d'un "plan d'urgence" pour l'hôpital. Les internes en médecine sont invités à se mettre en grève illimitée à partir du 10 décembre, pour dénoncer la "dégradation des soins" et réclamer une amélioration de leur statut, a annoncé, lundi 18 novembre, leur principal syndicat, l'InterSyndicale nationale des internes (Isni). Une journée de grève est également prévue le 30 novembre, pour leur permettre de rejoindre la manifestation nationale annoncée par le collectif Inter-Hôpitaux, déjà à l'origine d'une vaste mobilisation jeudi, précise l'Isni, qui revendique 10 000 adhérents parmi les 27 000 internes de France.
Remontés contre le budget de la Sécurité sociale pour 2020, qui "correspond à une nouvelle restriction budgétaire de l'assurance-maladie" et fait "supporter les 'mesures gilets jaunes' par le déficit de la Sécu", les internes "demandent des mesures d'urgence", écrit l'Isni au lendemain d'une assemblée générale extraordinaire. Le syndicat réclame ainsi un objectif national des dépenses d'assurance-maladie (Ondam, qui sert à limiter leur augmentation naturelle) en hausse de 4,4% (contre 2,3% prévus), et une "reprise de la dette des hôpitaux par l'Etat".
Les internes se déclarent en #grève !
— ISNI (@ISNItwit) November 18, 2019
Grève pour la mobilisation du 30 novembre et grève illimitée à partir du 10 décembre 2019 !
Pour l'#hopitalpublic, pour le système de santé français, pour nos droits: mobilisons-nous !
Internes, rapprochez-vous de vos syndicats locaux ! pic.twitter.com/rN2crnG66T
"Un paiement des heures supplémentaires"
L'Isni exige aussi des mesures propres au "statut de praticien en formation" des internes, parmi lesquelles un "décompte horaire" et non en demi-journées du temps de travail, "un paiement des heures supplémentaires", "une revalorisation des indemnités de garde" ou encore un "investissement de fonds publics" dans la formation.
Indispensables au fonctionnement des hôpitaux, les internes travaillent "en moyenne 55 heures par semaine", loin des 48 heures réglementaires, rappelle le président de l'Isni, Justin Breysse. Il prédit un impact du mouvement "particulièrement important sur la permanence des soins", les internes grévistes ne pouvant être assignés qu'après l'ensemble des médecins séniors. Mais "si nos revendications sont entendues, on pourra retirer l'appel à la grève", a assuré Justin Breysse.
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