Manque de moyens à l'hôpital de Millau : "Il y a un mal-être qui s'installe chez le personnel"
Des membres du personnel de l'hôpital de Millau organisent une grande marche vers Montpellier pour sauver leur établissement, menacé par la suppression de 47 postes et endetté à hauteur de 30 millions d'euros.
Le personnel de l'hôpital de Millau organise, dimanche 15 octobre, une marche vers Montpellier pour alerter la population sur les difficultés financières de leur établissement, endetté de 30 millions d'euros. Un plan prévoit la suppression de 47 emplois. Christian Barbut, porte-parole du syndicat SUD-CGT à l'hôpital, s'inquiète du mal-être du personnel.
franceinfo : Expliquez-nous les raisons de cette marche ?
Christian Barbut : Il y a un plan de performance qui stipule la perte de 47 emplois à l'hôpital de Millau, à cause d'une dette de 30 millions d'euros. Actuellement, on en a perdu une vingtaine, et on s'aperçoit que ça dysfonctionne. Le personnel n'en peut plus, et on va encore devoir en perdre 27. Cela concerne tous les secteurs : les administratifs et les soignants. C'est très tendu. Donc nous avons décidé de dire qu'il faut arrêter la suppression des emplois car cela ne fonctionne plus. Il y a un mal-être qui s'installe chez le personnel. On nous répond souvent qu'on va mettre des structures pour nous accompagner. Mais ce n'est pas ce qu'on demande. On ne demande pas de soigner les soignants qui vont mal. On veut arrêter, en amont, les suppressions d'emplois.
Les suppressions de postes est la cause la plus saillante. Mais vous avez aussi perdu un-tiers des lits. Vous dîtes que vous ne voulez pas de la compassion mais simplement pouvoir faire votre travail normalement et accueillir les patients dans de bonnes conditions....
C'est ça. On a choisi ce métier parce que, souvent, on l'aime. On est prêt à donner pour les gens qu'on accueille. C'est notre fonction. Mais dans ces conditions, on estime qu'on n'est plus en capacité de le faire. Même si on essaie, cela devient très difficile. Il y a des causes structurelles de ce déficit, qui sont les remplacements médicaux. Cela coûte une fortune. Cela fait partie de la pénurie médicale. On demande au personnel de le financer.
Ce sont des choses qui se passent ailleurs en France. C'est un secteur régulièrement sous pression...
Oui, cela concerne l'ensemble des collègues. Il y a une dégradation du service public hospitalier. On perd de la qualité, matérielle notamment. Il y a souvent des sols mal faits, des ascenseurs en panne. Derrière cette marche, on appelle l'ensemble des hospitaliers à dire "Ça suffit !". Nos financements ne sont plus adaptés. On est sous-doté. On met volontairement les hôpitaux en difficulté.
Votre marche se déroule en cinq étapes jusqu'à Montpellier, où se trouve l'Agence régionale de santé (ARS). Vous savez si vous allez être reçus ?
Nous allons être reçus par notre directeur général à Montpellier. A ma connaissance, on n'a toujours pas de réponse pour un rendez-vous à l'ARS. En tous les cas, le personne hopitalier déposera une motion pour dire le mal-être de ce que nous vivons.
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