Mort de Lucas à l'hôpital d'Hyères en 2023 : un rapport pointe le retard du diagnostic et "plusieurs dysfonctionnements" aux urgences

Le jeune homme de 25 ans avait été victime d'une infection invasive à méningocoque. Le rapport des autorités sanitaires estime que son état de santé a été "sous-estimé".
Article rédigé par franceinfo avec AFP
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L'entrée de l'hôpital d'Hyères, dans le Var, le 22 décembre 2023. (MAGALI COHEN / HANS LUCAS / AFP)

L'affaire était devenue emblématique de la crise de l'hôpital public. L'Inspection générale des affaires sociales (Igas) se penche sur la mort de Lucas aux urgences d'Hyères (Var), en octobre 2023, dans un rapport publié vendredi 6 décembre. L'instance relève "plusieurs dysfonctionnements" ayant engendré "des retards et des difficultés de prise en charge" du patient de 25 ans, dont le temps mis par le service à diagnostiquer la pathologie dont souffrait le jeune homme, victime d'une infection invasive à méningocoque.

"Le premier examen médical intervient près de quatre heures après le triage initial", un examen initial par un infirmier d'accueil et d'orientation. Les données recueillies par celui-ci auraient dû conduire à un examen par un médecin dans les deux heures au maximum, note en particulier l'Igas. "Au niveau du triage, toutes les informations ne sont pas recueillies", notamment certains symptômes relevés par les équipes du Samu.

Absence d'une "surveillance rapprochée"

"Lors de la prise en charge, les signaux d'alerte ne déclenchent pas systématiquement d'action spécifique", poursuit le rapport, qui note aussi que "la transcription" des informations dans le dossier du patient "n'est pas systématique".

En début de prise en charge, le classement par catégorie de gravité a sous-estimé la sévérité de l'état de santé de Lucas en mentionnant un motif de recours qui n'était "pas le symptôme principal", relève encore l'Igas.

Les spécialistes interrogés par la mission estiment, au vu du dossier, que Lucas aurait dû bénéficier d'une "surveillance rapprochée des constantes vitales", et que le diagnostic aurait dû être évoqué lorsque son état s'est dégradé.

Toutefois, ils ne "peuvent affirmer qu'une mise en œuvre plus précoce" des manœuvres de réanimation aurait évité une issue fatale, d'autant que la pathologie dont souffrait le jeune homme, "peu fréquente", présente souvent un "début insidieux d'apparence bénigne", malgré sa gravité.

Le rapport souligne aussi que les urgences d'Hyères avaient connu un afflux particulièrement fort ce jour-là : 114 passages, contre une moyenne annuelle de 96 par jour, dans une période estivale intense où les autres services d'urgences du Var étaient aussi en tension, fermés pour certains la nuit.

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