: Reportage Des clowns à l'hôpital redonnent le sourire aux enfants malades : "Ça me fait des amis, au moins"
Au milieu des blouses de soignants, les nez rouges de Kratère et Mistral détonnent. Tenue orange pour la première, rose et jaune pour la seconde, les deux clowns enchaînent les chambres au service pédiatrie de l'hôpital Louis-Mourier à Colombes, près de Paris, un établissement de l'Assistance publique - Hôpitaux de Paris (AP-HP). En France, 135 clowns professionnels vont ainsi à la rencontre d'enfants hospitalisés pour leur offrir des moments de bonheur. Cela représente 90 000 enfants par an, et une nouvelle campagne d'appel aux dons - "On soigne mieux un enfant heureux" - est lancée mercredi 22 novembre par l'association Le Rire médecin.
Dans une des chambres de l'hôpital Louis-Mourier, Mistral connaît déjà le garçon de 15 ans qui est alité et perfusé. Il a été hospitalisé à plusieurs reprises pour des problèmes gastroentérologiques. Mais même épuisé, il sourit de bon cœur. "Ils sont marrants, même si j'ai peur des clowns. Ils sont drôles dans leur manière de parler. Ça me fait des amis au moins, il n'y a personne qui vient me voir à part ma mère."
Les clowns passent aussi voir les tout petits enfants. Il y en a beaucoup dans le service. Certains ont la tuberculose ou une bronchiolite. Il y a aussi un petit garçon de moins de 2 ans hospitalisé depuis plusieurs jours après une grosse crise d’asthme. Les deux clowns lancent une partie de cache-cache, sous les yeux de sa maman qui se détend petit à petit. "Il y a des moments un peu durs, confie-t-elle. J'avoue que les clowns qui passent, c'est vraiment que du plus, ça fait du bien. Quand on le voit sourire et réagir, ça va mieux."
À leur passage, les soignants aussi ont le sourire. Cela fait trente ans que les clowns sillonnent les couloirs de l'hôpital Louis-Mourier. "Le fait que les enfants pensent à autre chose qu'à leur maladie, ça les aide, explique Romain Basmaci, chef du service de pédiatrie. On arrive à faire des soins et des gestes douloureux, des prises de sang, en présence des clowns qui permettent de faire passer beaucoup mieux ces périodes difficiles. On a des enfants qui sont hospitalisés régulièrement pour des maladies graves. Pour eux, ça fait des repères."
Faire rire les enfants, mais pas seulement, explique Clémence, alias Kratère : "Une victoire, c'est une chambre où on a senti qu'on avait donné un moment autre que l'hôpital." Ce que confirme Gaëlle qui est derrière le nez rouge de Mistral : "J'ai l'impression de mettre les doigts dans la prise, c'est mon gasoil."
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