La Caisse nationale d'assurance-maladie vise "1,56 milliard d'économies" en 2025

Une trentaine de propositions sont à l'étude pour réaliser des économies significatives, notamment la lutte contre la fraude aux arrêts de travail.
Article rédigé par franceinfo
Radio France
Publié
Temps de lecture : 4min
Illustration avis d'arrêt de travail. (RICCARDO MILANI / HANS LUCAS / VIA AFP)

La Caisse nationale d'assurance-maladie vise "1,56 milliard d'euros d'économies en 2025", explique-t-elle dans son rapport "Charges et Produits pour 2025" approuvé jeudi 18 juillet et qu'a pu consulter France Culture. La Cnam s'attend à enregistrer un déficit autour de "11,4 milliards d'euros en 2024 (...) malgré un net redressement en 2023".

Pour réaliser des économies significatives, une trentaine de propositions sont à l'étude, notamment la lutte contre les fraudes et les abus, estimée à "420 millions d'euros", l'optimisation des parcours de soins (1,06 milliard d'euros), une meilleure prévention des pathologies chroniques (80 millions d'euros) et la "chasse au gaspillage".

Des arrêts maladies infasifiable 

La Cnam se donne ainsi l'objectif de renforcer la lutte contre la fraude aux arrêts de travail. En 2023, le service médical de l'assurance-maladie a contrôlé 1,2 million d'arrêts de travail et visité 336 entreprises de plus de 150 salariés. Ces contrôles ont permis de détecter un préjudice de 17 millions d'euros déboursés à tort, selon les informations de France Culture. Pour mieux détecter ces faux arrêts, la Cnam va créer des formulaires infalsifiables "à compter de la rentrée 2024" et progressivement d'ici juin 2025. "Ce nouveau formulaire [sera réalisé] avec du papier infalsifiable, spécifique qu'on pourra différencier d'une photocopie d'un Cerfa traditionnel", promet au micro de France Culture Thomas Fatôme, directeur de l'assurance-maladie.

Un service nommé "SOS IJ" sera également créé pour "aider les médecins dans leurs prescriptions d'arrêts de travail face à des situations complexes". Thomas Fatôme rappelle que des "médecins conseils, des assistants sociaux et des personnels administratifs" de l'assurance-maladie sont disponibles répondre aux questions éventuelles des médecins face à la hausse des demandes d'arrêts. Il s'agit par exemple d'accompagner les médecins qui "ont du mal à dire non" à "des demandes d'arrêt de travail répétées de la part d'un même patient" ou dans le cas d'un arrêt long de voir "s'il y a besoin de mettre en relation avec les services sociaux" ou "déclencher une mise en invalidité".

Lutte contre le gaspillage

Autre piste étudiée par la Cnam, "la chasse au gaspillage des produits de santé". Pour ce faire, les équipes de l'assurance-maladie ont "travaillé avec les médecins, les infirmiers et les pharmaciens", détaille Thomas Fatôme. Le directeur général de l'assurance-maladie donne notamment l'exemple du "gaspillage en matière de pansements". "Ça peut paraître anecdotique, mais on dépense pas moins d'un milliard d'euros chaque année pour la prise en charge des pansements, et on peut mieux utiliser cet argent-là", assure-t-il. Il note que "dans les cabinets médicaux, dans les cabinets d'infirmiers et dans l'armoire à pharmacie des Français, des tonnes de pansements ne sont pas utilisés".

Pour éviter de se retrouver avec un gaspillage important, la Cnam propose ainsi que dans le cas d'une "prescription médicale de pansements sur une longue durée", "l'intervention d'un infirmier au bout de sept jours", afin de vérifier si le patient a "besoin du nombre de boîtes prescrites" et éventuellement "adapter cette prescription".

Enfin, la Cnam veut également améliorer le dépistage précoce et la prévention de certaines pathologies comme les maladies cardiovasculaires à travers "une approche globale, centrée sur le patient". L'assurance-maladie plaide pour "systématiser le dépistage annuel auprès des personnes à risques" et d'organiser "un dépistage systématique du risque cardiovasculaire pour les femmes ménopausées". La Cnam déplore par ailleurs une hausse des violences faites aux femmes ces dernières années et propose donc de "soutenir le développement des Maisons des Femmes, dédiées à l'accueil et à la prise en charge" de ces femmes victimes de violences.

Commentaires

Connectez-vous à votre compte franceinfo pour participer à la conversation.