"C'est assez scandaleux" : une pétition lancée contre la fermeture de l’Institut de psychomotricité de la Sorbonne
Dans les sous-sols de l'hôpital Tenon à Paris, les couloirs de l'Institut grouillent d'étudiants : ils sont en pleine session d'examen. À la rentrée prochaine, il y aura pourtant 35 places de moins dans cette école qui forme des psychomotriciens au sein de l'université de la Sorbonne. L'université n'arrive plus à financer cette formation parce que l'État ne verse pas les dotations promises. Elle va donc progressivement supprimer des places et dans quatre ans, il n'en restera que 40, financées par la région Île-de-France.
Pour Yasmine, qui est en troisième année, c’est "une catastrophe. Je trouve que c’est assez scandaleux parce que c’est la seule école publique d'Île-de-France qui propose cette formation. C’est ce qui m’a permis, personnellement, de pouvoir y accéder, comme beaucoup d’autres. On est plutôt en manque de psychomotriciens en France. Je ne comprends pas cette décision".
Alzheimer, cancer, accident…
À terme, c'est plus d'une centaine de professionnels qui risquent de manquer cruellement. "C’est un métier en tension. Les patients et les familles de patients attendent déjà pendant des mois, alerte Cécile Pavot Lemoine, coordinatrice pédagogique à l'institut de formation des psychomotriciens. Ce qui, comme pour toutes les professions de santé et peut-être de façon encore plus critique dans la nôtre, est une perte de chances extrêmement importante pour les patients".
"Je pense particulièrement aux petits enfants qui vont développer des troubles neuro ou psycho développementaux. C’est catastrophique !"
Cécile Pavot Lemoine, coordinatrice pédagogique à l'Institut de formation des psychomotriciensà franceinfo
Le métier est peu connu, mais tout le monde peut avoir affaire à un psychomotricien : des enfants autistes, des malades d'Alzheimer, des personnes atteintes d'un cancer, les victimes d'accidents ou les adolescents qui vont mal. La directrice de l'Institut, Anne Vachez-Gatecel, travaille beaucoup avec les ados. "Avec des ados, on peut faire des jeux, des jeux de ‘faire semblant’, des jeux d’expressivité par le mouvement... Une jeune fille, l’autre jour, dans un enveloppement, me dit : 'C’est comme un gros câlin'. À partir de ce mot-là, on a pu travailler sur les gros câlins de son enfance... ou ceux qui ont pu lui manquer".
Pour éviter la fermeture de la plus vieille école de formation de psychomotriciens de France, une pétition en ligne a déjà récolté près de 28 000 signatures.
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