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La vente du Sativex ajournée en raison de son prix

Ce médicament, le premier en France à base de cannabis, devait arriver dans les pharmacies en début d'année, pour être prescrit aux malades atteints de la sclérose en plaques. Mais sa vente a été bloquée par le Comité économique des produits de santé, qui estime que le laboratoire Almirall espagnol qui le fabrique, en demande un prix trop élevé.
Article rédigé par Bruno Rougier
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 2min
  (Le Sativex va devoir attendre avant de pouvoir être commercialisé dans les pharmacies françaises © MAXPPP)

La commercialisation du Sativex, le premier médicament à base de cannabis pour soulager les douleurs des patients atteints de slérose en plaques, est pour l'instant ajournée. Il devait arriver dans les pharmacies en début d'année mais le Comité économique des Produits de Santé, chargé de fixer son prix, bloque le dossier. En cause : le prix demandé par le laboratoire Almirall est trop élevé. 

C'est une mauvaise nouvelle pour les 5.000 malades français qui attendent ce médicament. Pourtant, tout semblait bien parti. En janvier 2014, le Sativex recevait son autorisation de mise sur le marché, puis la Haute autorité de santé donnait son feu vert.

Bataille sur le prix

Tout devait normalement aller très vite, puisque ce médicament est déjà commercialisé dans 17 pays. Mais il y a actuellement un bras de fer entre le laboratoire Almirall et le Comité économique des produits de santé. Les deux parties ne parviennent pas à s'accorder sur le prix de vente. 

Et pourtant, le directeur général du laboratoire, Christophe Van de Putte a proposé pour la France un prix inférieur à celui pratiqué dans le reste de l'Europe.

"Je ne peux pas non plus vendre à perte"

"Ce que nous avons proposé", explique Christophe Van de Putte, "c'est 20% en dessous du prix européen. Il faut bien savoir que le Sativex, c'est un produit au statut très particulier, c'est-à-dire qu'il s'agit d'un stupéfiant qui doit être gardé au froid. Cela engendre des coûts énormes pour l'entreprise. Donc là où nous sommes dans une situation de blocage, c'est que le Comité économique me présente un prix beaucoup plus bas, pour moi c'est impossible d'un point de vue économique, ça ne couvre même pas mes frais fixes, donc je ne peux pas non plus vendre à perte !"

"Je ne peux pas non plus vendre à perte", se défend le directeur général du laboratoire, Christophe Van de Putte

Le laboratoire demande maintenant un arbitrage de la Ministre de la santé, Marisol Touraine. S'il n'obtient pas gain de cause, il menace de ne pas vendre ce médicament en France.

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